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L'EDH ouverte aux investisseurs

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Le Nouvelliste | Publié le 27 septembre 2013
Robenson Geffrard, New York
Le gouvernement veut en finir avec le black-out. Le Premier ministre renouvelle sa volonté de donner du courant électrique vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Laurent Lamothe ne donne pas de date. Pour atteindre cet objectif, pour le moins ambitieux, les autorités haïtiennes ouvrent les portes de l'Electricité d'Haïti (ED'H) aux investisseurs privés. Appel d'offres à venir !
Ici, ED'H à vendre. Ce n'est pas la privatisation de l'Electricité d'Haïti. Laurent Lamothe rassure. Mais sans des investissements solides dans l'ED'H, personne ne sera au courant de l'électricité et le black-out continuera de régner en maître. A New York, cette semaine, le chef du gouvernement a tenu sa quatrième rencontre sur le dossier avec des groupes économiques « qui sont intéressés à investir dans le domaine de l'énergie en Haïti ».
Les autorités sont à la recherche d'un partenariat public-privé, du genre Teleco - Natcom. Il ne s'agit pas de revenir à l'ancienne forme d'investissement qui consistait uniquement à faire de la production, a ajouté le chef de la Primature dans une conférence de presse vendredi au consulat d'Haïti à New York.
« Nous savons qu'il y a un problème de courant électrique dans le pays, a-t-il reconnu. J'avais dit que mon objectif était de donner du courant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en ce sens beaucoup d'efforts doivent être faits », a-t-il ajouté, soulignant que des investisseurs doivent contribuer à ces efforts. Les paramètres qualité-prix doivent également être pris en considération.
« Dans les semaines à venir, le gouvernement publiera un appel d'offres, a annoncé Laurent Lamothe, qui demandera aux investisseurs privés de venir investir dans le pays en partenariat avec l'ED'H afin qu'ils puissent travailler sur la production, la distribution et la commercialisation du courant électrique. En ce sens, on pourra donner de l'électricité et l'Etat ne sera pas déficitaire comme il l'est aujourd'hui. L'Etat perd des centaines de millions de dollars chaque année. Le pire, nous n'avons pas de courant. »
Selon le Premier ministre, dans la vision d'électrifier le pays vingt-quatre heures sur vingt-quatre, « nous sommes obligés de regarder dans différentes directions », a-t-il dit. Pour relever ce secteur, la Banque mondiale contribue à hauteur de 90 millions de dollars, la Banque interaméricaine de développement (BID) à plus de 30 millions et le gouvernement américain aussi à travers l'USAID. Ces trois grands bailleurs de fonds vont, avec le gouvernement haïtien, définir un plan d'action et de financement afin d'améliorer et d'augmenter la distribution du courant électrique dans le pays, a annoncé le chef de la Primature. « Ils seront en Haïti la semaine prochaine », a-t-il dit.
Personne ne sera exclu dans les pourparlers, a garanti M. Lamothe. « C'est un problème commun qui affecte tout le monde : les investisseurs, ceux qui ont des moyens comme ceux qui n'ont pas, les touristes, les hôtels...Il est temps qu'on s'asseye ensemble afin de résoudre ce problème lié à l'énergie. Je suis très content de voir qu'on a le support de tous les bailleurs de fonds dans ce processus. Bien entendu, la solution n'est pas pour demain, mais elle arrive avec une approche commune. »
Interrogé par Le Nouvelliste sur l'avenir des trois fournisseurs privés de l'ED'H déjà sur le terrain, Laurent Lamothe les rassure. « Ils seront invités à prendre part à ce que nous faisons, a-t-il dit. Le processus sera ouvert, c'est pourquoi nous parlons d'appel d'offres. D'ailleurs, nous voulons travailler avec eux, mais dans une formule gagnant-gagnant. La formule actuelle n'est bonne ni pour eux, ni pour l'ED'H, ni pour le pays... »
Laurent Lamothe a souligné que la compagnie est en faillite et ne couvre que 25% du territoire national. On perd 70% de l'électricité après l'avoir acheté des fournisseurs, a-t-il dit, et l'ED'H ne peut recouvrir que 40% de sa clientèle. De plus, il y a le vol d'électricité sur le réseau.
Le Premier ministre a indiqué que des investisseurs étrangers comme nationaux sont intéressés au dossier de l'ED'H. Outre les avantages dans l'importation du riz en Haïti, 40% moins cher sur le marché, le chef de la Primature envisage de coopérer avec le Vietnam dans le secteur énergétique. Ce pays, a souligné Lamothe, produit 30 000 mégawatts à environ 15 centimes par kilowatt/heure alors qu'en Haïti il est situé entre 23 et 35 centimes. Laurent Lamothe a rencontré, vendredi, à Manhattan, son homologue vietnamien sur le dossier.
Dans le même registre, le projet de l'Artibonite 4C, qui consiste dans la construction d'une centrale hydroélectrique d'une capacité de 32 mégawatts, n'est pas tombé à l'eau. En tout cas pas totalement.
A New York, Laurent Lamothe a abordé le dossier avec les autorités brésiliennes. En ce sens, le Brésil va tenir une rencontre sur le sujet le mois prochain avec, entre autres, la BID. Les autorités haïtiennes veulent à tout prix rendre l'ED'H rentable et efficace. Une compagnie dans laquelle le Trésor public dépense beaucoup d'argent pour produire surtout du black-out.
Robenson Geffrard, New York
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121935

Fort-Ogé sauvera-t-il la communauté de Bas-Cap-Rouge ?

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Nou pou Nou/Développement communautaire
Le Nouvelliste | Publié le 27 septembre 2013
Valéry Daudier
Sur l'un des mornes qui surplombent Jacmel, dort depuis deux siècles l'un des multiples forts construits par les Haïtiens tout de suite après leur indépendance. Malgré son état déplorable, quelque 800 jeunes de la zone sont déterminés à faire revivre l'endroit. Et, qui sait?, d'en vivre grâce au tourisme...
Ce n'est peut-être pas la citadelle, encore moins le palais Sans-Souci, loin de là. Mais à Bas-Cap-Rouge, sur les hauteurs de Jacmel, les grands murs de pierre en imposent, défiant depuis deux siècles l'immensité des flots indigo. C'est le fort Ogé, construit sur l'ancienne habitation de Benjamin Ogé, un colon français.
Très peu connu, ce patrimoine, dont la construction aurait débuté en 1805, selon des historiens, a subi d'importants dommages le 12 janvier 2010. Pour ne pas perdre un tel trésor, les jeunes ont mis sur pied l'Organisation sociale pour le développement de Fort-Ogé (ODESOFO).
L'organisation a une devise : réunir, cotiser et agir. Avec la contribution de ses 800 membres et celle des visiteurs, ces jeunes ont aménagé une barrière principale et réalisé quelques travaux d'entretien dans le périmètre du fort construit par Jean-Jacques Dessalines, le père de l'indépendance.
« Notre objectif principal est d'utiliser le fort pour développer la zone, indique Jean-Pierre Joseph, président de l'organisation, tout en montrant les platebandes fleuries qui accueillent les visiteurs. Nous voulons le garder propre. »
A l'entrée, des canons probablement saisis à l'ennemi prouvent que les constructeurs n'entendaient pas rire avec la sécurité de la nouvelle République. Si le fort n'a probablement jamais été achevé, il a certainement été pillé au fil du temps.
Dans la cour intérieure, un trou a été creusé au beau milieu, nul ne sait pourquoi. « Entre 1989 et 1990, un groupe d'étrangers est venu ici, expliquent des habitants, et ont encerclé le fort. C'est après leur départ que nous avons constaté ce trou. Personne ne sait ce qu'ils cherchaient, ni avec quoi ils sont partis. »
Peu importe le passé, les habitants de Bas-Cap-Rouge veulent aujourd'hui sauvegarder ce monument qui symbolise pour eux la fierté et la dignité d'être haïtien. Afin de permettre aux véhicules d'accéder au morne où est logé fort Ogé, les membres de l'ODESOFO, aidés d'autres volontaires, ont mis la main à la pâte pour réhabiliter la route de plus d'un kilomètre qui mène au bâtiment historique. Auparavant, tous ceux qui souhaitaient visiter le fort devaient gravir la montagne à pied. Aujourd'hui, c'est désormais possible avec un 4x4, l'automobiliste lambda ayant néanmoins intérêt à marcher... Un petit progrès qui stimule encore plus les jeunes du cru (de la zone) à transformer la zone en une destination touristique. Pour ce faire, certains des membres font la promotion du site auprès des touristes dans la ville de Jacmel.
« Nous recevons de plus en plus de touristes et il y a des écoles qui emmènent leurs élèves visiter le fort, souligne Frantz Jean-Baptiste, un autre membre de l'organisation. Nous exigeons un petit droit d'entrée - 50 gourdes par visiteur, 25 gourdes par écolier - afin de réaliser les nécessaires travaux d'entretien. » « Nous entendons utiliser le fort pour développer la zone, c'est certain. Des amis d'un peu partout et même des étrangers supportent notre projet », poursuit-il.
Les jeunes de Bas-Cap-Rouge, et même certains de la capitale du Sud-Est, ne sont pas les seuls à miser sur le fort Ogé. Avant même la mise sur pied du nouveau mouvement associatif, des anciens de la communauté réfléchissaient déjà aux problèmes de la zone.
Gérard Lundi, 62 ans, est l'un de ceux-là et dit supporter à 100% les jeunes. Au début des années 80, il a mis sur pied, en compagnie d'autres habitants du coin, un « conseil communautaire » pour réaliser des travaux de nettoyage sur le site du fort. Les jeunes, eux, veulent aller beaucoup plus loin. S'ils n'agissent pas, personne d'autre ne le fera à leur place. « Nous avons réalisé que le vrai changement dans ce pays repose sur la contribution de chaque Haïtien, affirme Jean-Pierre Joseph. Ici, à Bas-Cap-Rouge, nous essayons seulement de jouer notre partition! »
Valéry Daudier
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121930

Haïti est de retour !...la perle des Antilles souhaite se démarquer du tourisme de masse

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Ils sont confiants. De la jolie ministre aux boucles rousses aux investisseurs privés de la diaspora de retour au pays, les professionnels du tourisme haïtien regardent résolument vers l’avenir et sont bien décidés à ne pas laisser passer leur chance face à leur voisin surdéveloppé.
La perle des Antilles se veut de retour.
Elle s’appelle Stéphanie Villedrouin, est ministre du Tourisme et propriétaire d’un petit hôtel sur l’île.
Malgré ses taches de rousseur et ses boucles de blonde vénitienne, elle s’exprime avec un joli accent créole qui révèle son attachement local.
Et elle y croit à son île. « Nous devons nous démarquer du tourisme de masse aujourd’hui majoritaire dans les Caraïbes.
Nous devons sortir des clubs all inclusive et créer du tout inclus régional, en mettant l’accent sur notre histoire, en intégrant les habitants à l’accueil, en développant des petits villages avec des thématiques interactives, des boutiques, des restaurants où le voyageur se sentira à l’aise et en Haïti. »
Haïti mise sur le tourisme et veut faire table rase du passé
La ministre est très soutenue par les acteurs locaux qui l’ont accompagnée à TopRésa, c’est une pro comme eux, ils la connaissent de longue date pour l’avoir côtoyée dans leurs associations hôtelières et fédérations touristiques.
Comme elle, ils jugent que le moment est venu de se refaire connaître du monde des voyageurs. « On peut aller au-delà des actions humanitaires.
Le gouvernement est prêt à se lancer dans la communication extérieure, et nous, les investisseurs privés, nous allons suivre sur le terrain. Il n’y a pas si longtemps, Haïti était connue comme la perle des Antilles. Cela peut revenir. »
Ainsi s’exprime Jacques Marie, élu de l’Assemblée française pour les Caraïbes, et accessoirement Pdg et actionnaire du Club Indigo, l’ancien ClubMed de la côte des Arcadins. Avec ses partenaires, ils se tournent vers des combinés multi-destinations, en connexion avec les Antilles françaises en particulier.
Les vols de Paris via Pointe-à-Pitre et/ou Fort-de-France sont suffisamment nombreux.
« Air Caraïbes décolle trois fois par semaine d’Orly. Nous pouvons toucher une clientèle d’initiés, de touristes avertis, qui prendront intérêt à faire des circuits dans l’île avec des escales balnéaires le soir. »
Les signes clignotent au vert. On y croit !Les thématiques possibles ici rencontrent parfaitement la demande actuelle des voyageurs en terme de recherche de sens : la musique, l’histoire de l’esclavage et de Toussaint Louverture, le culte vaudou très vivace au quotidien, les forts oubliés dans les collines, les plantations de café historiques, les artistes peintres et les forgerons, qui mettent Haïti un peu à part sur la carte antillaise.
Peu de contraintes, un passeport suffit et le Quai d’Orsay a baissé sa garde. « On n’éprouve pas de sentiment d’insécurité ici » poursuit Jacques Marie, « c’est sans doute dû à la mentalité locale. D’ailleurs, la diaspora revient. » Très nombreux aux USA, les Haïtiens exilés sont tout de même 200 000 en France, « 20 000 à Cergy Pontoise, avec un temple vaudou, vous le saviez ? ».
Exilés en général bien intégrés dans leurs nouveaux pays, ils reviennent désormais régulièrement au pays, avec des projets d’aide, d’investissement, d’accompagnement.
Là encore, les acteurs touristiques voient un signe concret qu’il est temps de positiver. Il leur reste à convaincre des relais dans la profession en France.
Si on en juge par la petite dizaine de TO qui assistait à la conférence de Stéphanie, cela pourrait bien se faire prochainement.
http://www.tourmag.com/Haiti-est-de-retour-_a61878.html Rédigé par Aline Pontailler le Lundi 30 Septembre 2013

Exclu FS : Anba Macaya/1, les premières images des grottes d'Haïti

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La résurgence du plateau de Formon. À droite,
la rivière principale avec un débit de 50 l/s.
Au fond, la grotte d'où sort plus de 1.000 l/s.
© Olivier Testa
Depuis une semaine, les six spéléologues de l'expédition « Anba Macaya, verticales souterraines » sont à pied d'œuvre à l'extrême ouest d'Haïti, dans un terrain peu connu. Partie pour cartographier le réseau d'eaux souterraines, l'expédition se heurte à des cartes imprécises... et à des grottes obstruées. Heureusement, les habitants jouent les guides, et l'exploration a commencé. En liaison exclusive avec Futura-Sciences, ils nous font partager l'aventure en images ! Le 02/10/2013 à 10:43 - Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
Après une semaine à arpenter le plateau de Formon, en Haïti, la mission Anba Macaya nous a transmis les images des premières grottes explorées et les six spéléologues nous ont confié leurs « premiers doutes ». Marie-Pierre Lalaude-Labayle, chef d'expédition, nous donne ses impressions. « Nous observons que de nombreuses cavités ont été bouchées par la population qui y place des roches, afin d'éviter que les bêtes ne tombent à l'intérieur. Nous ne pensions pas que ce serait aussi fréquent et nous pensions trouver plus facilement des gouffres à potentiel. »
La ravine Casse-Cou à la sortie d'un canyon
est  impraticable sans cordes. Le relief est plus
tourmenté  que ce qu'annonçaient les cartes...
© Olivier Testa
Guidés par les paysans haïtiens, les explorateurs parcourent chaque jour les pistes qui serpentent à travers le plateau, à la recherche d'entrées de gouffres. Les habitants connaissent tous de nombreux trous, souvent appelés « grands fonds », car personne ne peut y descendre.
La ravine Casse-Cou à la sortie d'un canyon est impraticable sans cordes. Le relief est plus tourmenté que ce qu'annonçaient les cartes...
Un karst tropical typique
« Alors qu'au vu des cartes, je m'attendais à un plateau au relief relativement monotone et à une végétation ouverte, nous avons eu la surprise, lors de notre arrivée, d'observer un relief très accidenté », rapporte Olivier Testa, responsable de l'exploration spéléologique.
Il poursuit : « Sur le massif de Macaya, nous sommes en présence d'un karst tropical typique avec des centaines de pitons, et des dolines qui peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines de mètres de diamètre. Le tout est recouvert d'une forêt de pierres de type "Tsingy", appelée ici Kase Dan (Cassé-Dents) et d'une végétation difficilement pénétrable. »
La résurgence du plateau de Formon. À droite, la rivière principale avec un débit de 50 l/s. Au fond, la grotte d'où sort plus de 1.000 l/s.
La résurgence du massif a pu être instrumentée
Pascal Orchampt découvre le gouffre Perdu, un aven borgne de 30 m de profondeur, avec des racines qui tombent du sommet. © Olivier Testa
Après cette première semaine de reconnaissance du massif, l'équipe a pointé au GPS et descendu une vingtaine de gouffres jusqu'alors vierges, mais peu profonds. Le trou Zombi, un gouffre déjà connu et s'ouvrant par une verticale de 95 m, est malheureusement comblé et ne débouche pas sur les galeries horizontales espérées.
L'équipe a également atteint la résurgence du massif, à une dizaine de kilomètres de marche du camp de base. Elle semble débiter plus d'un mètre cube d'eau par seconde. « Nous l'avons instrumentée à l'aide de sondes de pression, explique Olivier Testa. Les mesures nous permettront de connaître les débits d'eau de la résurgence. En corrélant ces données avec les précipitations que nous allons observer, nous aurons un bon indicateur du mode d'écoulement des eaux dans le karst, et donc de la morphologie des grottes à l'intérieur du massif. Par ailleurs, nous avons pu observer au loin la sortie d'un canyon dans la ravine Casse-Cou. Cela fera l'objet de l'une de nos futures explorations. »
http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/geologie-exclu-fs-anba-macaya1-premieres-images-grottes-haiti-49319/

Francophonies en Limousin : Haïti, s'affranchir d'un regard biaisé

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Guy Régis Junior(1) - littérature haïtienne(1) - Yanick Lahens(1)
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Festival | Francophonies en Limousin : Haïti, s'affranchir d'un regard biaisé | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique Follow us: @jeune_afrique on Twitter | jeuneafrique1 on FacebookHaïti, la première République noire de l’Histoire est toujours considérée comme une anomalie permanente par le monde extérieur. Invités au festival Les Francophonies en Limousin, ses écrivains et artistes en ont témoigné.
"Quand j’ai parlé à des éditeurs étrangers du manuscrit de mon dernier livre, Guillaume et Nathalie, ils étaient surpris d’apprendre que c’est une histoire d’amour entre un homme et une femme. Ils ne s’imaginaient pas que l’amour existe à Haïti. Encore moins des architectes comme le héros de l’histoire !" Yanick Lahens, romancière haïtienne, a apporté ce témoignage, le 2 octobre, lors d’un débat consacré à Haïti et ses artistes, dans le cadre de la trentième édition du festival "Les Francophonies en Limousin", à Limoges (Centre de la France).
Son compatriote Guy Régis Junior, écrivain et responsable pédagogique pour les arts de la scène à l’Institut national des Arts de Port-au-Prince, ne cache pas, lui non plus, son agacement : "On ne me pose jamais de questions techniques sur mon travail d’auteur. Les questions portent systématiquement sur la dictature, le séisme de 2010, les droits de l’homme…Comme si les écrivains haïtiens étaient des spécialistes de tout cela."
>> Lire l'interview de Lionel Trouillot : "Concernant haïti, on écoute plus les Occidentaux que les Haïtiens eux-mêmes" Vu de l’extérieur, Haïti n’est rien d’autre qu’un chapelet de misères, une succession de malheurs. Pour beaucoup d’observateurs étrangers, rien n’a jamais marché dans ce pays depuis son indépendance en 1802. Pire, on s’étonne que cette pauvre île soit une terre d’écrivains, de peintres, de chanteurs, de danseurs. Et on va jusqu’à chercher à savoir pour qui ils créent. Yanick Lahens est exaspérée. "Pour moi, l’insularité n’a rien à voir avec la création. J’écris avec la conviction que je suis adossée à une culture forte, celle de mon peuple. Je n’ai pas l’impression d’écrire à partir d’une périphérie pour un centre qui se trouverait ailleurs. Haïti c’est mon centre. Je ne me situe ni dans une vision cauchemardesque ni dans l’angélisme façon carte postale. Et je ne suis la messagère de personne chargée d’écrire pour un public donné. Je rends simplement compte d’une expérience de la condition humaine, comme partout", explique-t-elle.
Préjugés
Haïti serait-il un pays figé, prisonnier de la mer, et dont le désespoir est la seule réalité ? Comme beaucoup d’autres pays à travers le monde, le pays de Toussaint Louverture est victime de préjugés de la part de ceux qui ne connaissent qu’un petit bout de son histoire – celui qui les conforte dans leurs convictions nombrilistes – tout en faisant l’impasse sur tout le reste. Haïti ce n’est pas seulement la longue dictature des Duvalier, père et fils. Ou la fracture sociale historique basée sur le préjugé de la couleur, qui plaçait les mulâtres, membres de la bourgeoisie, au sommet de l’échelle pendant que le reste de la population était marginalisée.
Les Haïtiens, malgré l’adversité, qui n’est pas une fatalité, se sont toujours relevés. Aujourd’hui, il est vrai, la situation est difficile pour diverses raisons, dont l’une est le séisme de 2010, qui a détruit un bon nombre d’infrastructures et tué plus de deux cent cinquante mille personnes. Mais les créateurs sont toujours aussi féconds. Face à la cherté du livre, dont le prix est inabordable pour une large majorité de la population, les écrivains ont trouvé une solution : obtenir de leurs éditeurs étrangers des tirages réalisés à Haïti même. Cela coûte moins cher et permet à la jeunesse, très avide de lecture, d’y trouver son compte.
Dans le domaine du théâtre, le manque d’espaces appropriés a poussé les uns et les autres à trouver des solutions, notamment la promotion de spectacles de rue. En même temps, de plus en plus de jeunes Haïtiens, comme pour montrer que leur pays bouge, se mettent à l’étude de l’anglais et de l’espagnol. Tout compte fait, écrivains, dramaturges et autres artistes ont adopté une attitude commune : se défaire du regard réducteur de l’autre et avancer. ________ Tshitenge Lubabu M.K., envoyé spécial à Limoges
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Avec Bibliothèques sans frontières, Haïti est à la page

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LE MONDE CULTURE ET IDEES
03.10.2013 à 16h47 •
Par Hubert Prolongeau
Ici, on dit "12 janvier", comme plus au nord on dit "11 septembre". Une date. Pire, une déchirure. Ce jour-là, le 12 janvier 2010, à 16 h 53, pendant trente-cinq secondes, la terre a tremblé. Et Port-au-Prince s'est écroulé.
Aujourd'hui encore, des maisons sont à terre, des bâtiments publics affaissés. Le palais national, fierté du centre-ville, a été rasé, et des baraques de bric et de broc sont toujours debout autour du Champ-de-Mars, la plus grande place de la capitale haïtienne. Est-ce à cause du séisme que l'ONG Bibliothèques sans frontières (BSF) s'est installée ici ? Oui et non.
"UN PONT ENTRE L'URGENCE ET LA RECONSTRUCTION" Oui, parce qu'il était l'occasion parfaite, si l'on ose écrire, de mettre en route la mission de cette association. Non, parce qu'à l'heure où beaucoup d'ONG plient bagages sans que la reconstruction du pays soit réellement commencée, l'équipe en place espère bien que le travail entamé sera pérenne. "La bibliothèque est un pont entre l'urgence et la reconstruction", résume Jérémy Lachal, directeur de Bibliothèques sans frontières.
La philosophie de BSF est à la fois simple et belle : elle postule que les hommes, en temps de catastrophe, ont autant besoin de culture pour se reconstruire que de nourriture et de vêtements. Mais pour mettre ce principe en pratique, ses responsables se sont vite rendu compte que le seul envoi d'ouvrages n'avait pas beaucoup de sens.
"Nous avons compris qu'il fallait s'appuyer sur des structures, sur les librairies, les maisons d'édition, les bibliothèques qui existaient encore, et agir sur toute la chaîne du livre", précise Héléna Hugot, ancienne chef de mission. Trois ans après le séisme dévastateur, cette volonté a rencontré un écho véritable. Ce qui ne va pas sans paradoxe dans ce pays illettré à 70 %, où la criminalité est en forte hausse, et dont le meurtrier "président à vie" Jean-Claude Duvalier, chassé en 1985, est revenu en janvier 2011 "aider [sa] terre natale".
SOIF DE CULTURE Car ce pays minuscule, soumis des années durant à des dictatures d'une extrême cruauté, accablé par les catastrophes, pauvre parmi les pauvres, a une soif de culture rare : cafés philo, ateliers d'écriture, théâtre, poètes jaillissent partout, attirant des foules nombreuses et passionnées, discutant sans fin sur l'identité caribéenne dans une oralité flamboyante.
"Les écrivains se sont regroupés après le séisme comme ils ne l'auraient peut-être pas fait sans lui. Il y a beaucoup de clubs de culture chez les jeunes, et il vient de se créer une revue importante, Demambre, affirme l'écrivain Lyonel Trouillot, qui vit sur place. Ici, le social commence par la culture."
La culture, elle, commence souvent par un "biblio tap-tap". Les "tap-tap", ce sont ces taxis multicolores qui sont les seuls moyens de déplacement des Haïtiens, coincés des heures durant dans les "blocus", les terribles embouteillages locaux. Un biblio tap-tap, c'est un tap-tap rempli de livres.
En ce jour gris où les nuages laissent apercevoir par bribes la montagne embrumée, le nôtre fonce vers Gressier, un peu au-delà de Port-au-Prince. Une musique tonitruante signale son arrivée. Les animateurs installent des tapis par terre : les enfants, tous vêtus du même uniforme jaune vif, s'y précipitent, canalisés avec peine par leurs instituteurs. L'animatrice de BSF, Suze Marie Helene Dorange, 26 ans, leur fait d'abord exécuter une danse qui suscite rires et clins d'oeil, puis sort un livre. Lequel ? Instant d'attente, moment de vibration, rumeur de contentement : ce sera l'histoire d'un petit âne appelé Benisoit, qui va justement au marché... en tap-tap. Les enfants suivent ses aventures avec attention, applaudissent à la fin. Puis l'animatrice distribue un livre à chacun, leur montrant comment en prendre soin.
DANS LES CAMPS DE RÉFUGIÉS Il y a cinq ans, Suze était institutrice. "Je préfère travailler ici. Le contact avec les enfants est différent, plus court mais plus intense. Moi aussi, je m'enrichis en lisant leurs livres." Dans certains quartiers, beaucoup d'enfants non scolarisés se joignent aux élèves. Parfois il faut les repousser. "Mais je veux qu'ils reviennent, continue Suze. Chacun peut trouver quelque chose dans la lecture. Chez eux, il n'y a jamais de livres. Et personne ne leur raconte d'histoires."
Le biblio tap-tap va aussi dans deux camps de réfugiés, à Delmas et à Croix-des-Bouquets. "Les enfants sont sans repères, et nous leur en redonnons. Dans beaucoup de livres, les héros ont connu des traumatismes, ils explorent le rapport à la mort", explique Emilie Deschamps, actuelle responsable du programme.
"Pour un lecteur, la situation après le séisme était terrifiante. Il nous fallait des livres, à tout prix... Haïti vit par saisons : saison sanglante, saison créatrice. Nous vivons un printemps, et BSF accompagne ce printemps", affirme l'écrivain Dany Laferrière, qui habite aujourd'hui à Montréal.
Comme lui, les auteurs haïtiens sont nombreux à suivre l'aventure avec passion. "Notre pays a plus que jamais besoin de ce type d'initiatives. La pluralité des idées va de pair avec la circulation des livres", renchérit James Noël, poète et fondateur de la revue Intranqu'îllités. Car les bibio tap-tap ne sont que le premier maillon de la chaîne.
BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE Pour donner vie à d'autres lieux de savoir, des bibliothécaires ont été formées. A Kenscoff, en banlieue de Port-au-Prince, le centre d'initiative communal affiche fièrement ses 5 000 ouvrages, placés sous le contrôle de Stéphane Jean, qui les a elle-même classés par ordre alphabétique. Avant, il n'y avait rien. 300 adhérents, 40 à 50 personnes par jour, viennent maintenant les consulter. "Enfant, je lisais Martine et Fantômette chez le médecin où travaillait ma mère, raconte-t-elle. Quand il y a eu un appel d'offres à la mairie, j'ai dit oui. Ici, maintenant, c'est ma maison."
Autre exemple : à Port-au-Prince, une bibliothèque numérique offrant soixante ordinateurs et l'accès à 22 bases de données a été ouverte en novembre 2011 dans l'université d'Etat, toujours dévastée - des murs écroulés, des centaines de livres étalés en un magma que ne dévorent plus que les rats, des salles en contreplaqué hâtivement dressés pour abriter les étudiants. Des problèmes avec le fournisseur local, Natcom, ont retardé d'un an l'installation d'Internet.
Le jour où nous y allons, un jeune homme est installé devant un long défilé d'équations mathématiques. "Je n'ai pas d'argent pour acheter les livres. Ici, je trouve ce qu'il me faut." Chez Jean-Bertrand, 20 ans, il n'y a pas de place, pas de livres, pas d'argent. Il vit dans une petite maison, où sa famille a déménagé après le séisme. Ses grands-parents et un de ses quatre frères sont morts. Il n'y a qu'ici qu'il peut venir travailler.
LOGIQUE DE COMPASSION Les écrivains haïtiens restent néanmoins vigilants. "Quand on intervient dans un pays comme Haïti, où la faiblesse des institutions est patente, la tentation peut être grande de vouloir se substituer à l'Etat, et donc de vouloir s'incruster", prévient l'écrivain Louis-Philippe Dalembert. Dans le programme de BSF, une phrase lui pose problème, qui évoque le fait de "s'engager dans un programme d'investissement durable pour l'éducation et l'accès à l'information dans le pays". "Ce n'est pas là le rôle d'une ONG ", estime-t-il.
Lyonel Trouillot, lui aussi, refuse de signer un chèque en blanc. "Pour beaucoup d'ONG, les Haïtiens ne sont qu'un troupeau. La logique de compassion qu'elles véhiculent va contre la logique structurante dont nous aurions besoin. BSF, comme les autres, lutte trop souvent pour sa visibilité, mais offre un accès au livre qui est nécessaire."
Pour se réapproprier l'aventure, chacun, parmi eux, a une idée sur ce qu'il faudrait faire. "Ce serait bien d'impliquer des écrivains en créant des ateliers d'écriture, histoire de démystifier le livre, de montrer que derrière se cache un homme ou une femme", propose James Noël. "BSF pourrait acquérir un certain nombre d'ouvrages d'écrivains haïtiens, publiés à l'étranger et trop chers pour nous, et les mettre à disposition en bibliothèque", estime Louis-Philippe Dalembert.
Ici, la poésie n'est jamais morte : "Le livre, comme le corps de son auteur, est venu au monde pour prendre le large, écrit James Noël. Des bibliothèques mises en circulation ne sauraient que renforcer la haute magie de vivre."

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/10/03/avec-bibliotheques-sans-frontieres-haiti-est-a-la-page_3489504_3222.html

MON CLAN DESTIN

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Tapis dans l'ombre des feuillages
Grinçants et grimaçant
En murmures métallisés
Entre les lignes brisées de l'horizon
Tracées en contrebas de l'enfer
Je jalouse aimablement ma tanière
Mes remparts et mes rêves
Mon destin et mon clan

Et d’aventure,
Tu t'aventures
Comme le sable fin
De ricochet en ricochets
Sur les rives houleuses
Où mes vagues se brisent
Et mes  marées  s'étiolent
En bordures de mon clan
Mon destin

Il est frêle le temps
Il est chétif le vent
Mornes les accents
Blêmes les tons
Comme les désirs
Comme les envies
De l'autre côté de mon clan
De mon destin

Et la jauge débordant
Du vide de l'extase
Rasant de l'impatience
Les murs et  les clos
Le silence s'étale
Reine des lieux
Il s'installe, se morfond
Rumine,  pétille et piétine
Dans mon clan
Mon destin

Mon destin, mon clan
Eden avec ses nues
Paradis avec sa pomme
Rêve avec son serpent
Mon monde
Mon clandestin.


DESTITUTION...ENTRE OBSTINATION ET LUBIE.- PREMIÈRE PARTIE

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A chaque jour suffit sa peine comme à chaque rentrée son thème, son débat ou sujet de crise.
Dernièrement sur un réseau social, des discussions intéressantes et décontractées ont eu lieu sur la page d'une bonne amie autour de la destitution et du remplacement de la directrice de l'importante institution que représente l'EDH.
L'ex directrice, détentrice d'un diplôme de l'université de Havard, a été l'objet d'un article du sérieux quotidien Le Nouvelliste. Les termes et les propos envers elle étaient assez élogieux. Voire dithyrambiques par moment. Cependant parmi les caractéristiques énumérées comme atouts, le journaliste a "osé" mentionné son "sexappeal".
Ce dernier élément a donc été le substrat d'un débat sympathique entre des puristes qui considéraient que le journaliste était allé un peu loin en évoquant le sexappeal de l'ex-directrice de notre compagnie d'Electricité.
Après quelques échanges plutôt pour rire, j'ai fait comprendre que nous nous étions laissés emporter par un mot, élément de forme, de l'article tandis que nous avions fermé les yeux sur des questions plus importantes comme : le motif de la destitution, le bilan de l'ex-directrice à la tête de l'institution, et la compétence de celui qui l'a remplacée entre autres sujets pouvant découler de cette seule destitution.
La modératrice du débat, avec raison certes me fit comprendre que chacun était libre de choisir son sujet de débat.
Une réponse de ce genre venant de quelqu'un d'autre aurait eu comme effet sur moi d'effacer toutes mes répliques postées comme participant au débat.
Dans mes périodes de crise existentialiste  je pourrais même aller loin dans une attitude extrême, s'exprimant par le bannissement de cette personne dans ma liste d'amis.
Mais venant d'elle, il m'était impossible de faire autre chose que de jouer le jeu de la tolérance et de me dire qu'en réalité, elle avait raison. Chacun choisit son sujet de débat. Comme son sujet de réflexion d'ailleurs.
Dans ce contexte, une lecture superficielle de la réalité sociopolitique d'Haïti, nous fournit un nombre incalculable de sujets. Les uns plus alléchants et sympathiques que les autres:
- le bras de fer en perspective entre l'exécutif et le législatif autour de la non-réalisation des élections
- le budget de la nation proposé par l'exécutif avec  des augmentations monstrueuses dans le chapitre correspondant à la Présidence de la République et des augmentations des impôts dans plusieurs secteurs de l'économie…
- la réunion du conseil de sécurité de l'ONU autour de la situation d'Haïti...
- les événements autour de la mort du juge ayant à charge le dossier de la plainte déposée contre la première dame de la République et le fils du président... ,

Ce sont des sujets aujourd'hui d'actualité. Si on se lançait dans une rétrospective, une rétrospective n'allant certes pas trop loin, on trouvera aussi des sujets qui ont défié la chronique de par leur impact et importance. Des sujets qui ont fait l'objet d'enquêtes sans suite. Bien entendu.
On pourrait là encore Etablir une très longue liste mais on se limitera a en citer deux. Toujours en se basant sur leur impact social, sociétal et politique.
- l'affaire Brandt, ce membre d'une des plus riches familles haïtiennes arrêtées comme chef d'un puissant réseau de kidnappeurs...
- l'arrestation arbitraire d'un député par le pouvoir exécutif, député qui aurait été un ex repris de justice ...
Tout ceci, un long détour pour expliquer comment il est difficile d'établir une liste de priorités qui fassent l'unanimité.
Et ceci reste difficile même quand il y va de l'intérêt d'une famille d'une collectivité ou carrément d'un pays.
Une certaine perception de la pratique démocratique ou de la démocratie participative, offre une épaisse couverture aux choix dénaturés ou extemporanés faits dans une conjoncture déterminée.
Notre histoire politique nous donne des exemples des plus éloquents.
Depuis la création de la nation, l'ensemble de l'activité politique a été dominé et centré  sur deux composantes d'un seul et même binôme.
L'accès au pouvoir d'un côté et la destitution de ce pouvoir de l'autre côté.
Ces éléments restent viscéralement liés. Comme la même mise en scène mettant en vedette des acteurs différents.
A tour de rôle, un politicien concentre ses activités pour accéder au pouvoir. Une fois cet objectif atteint, il va faire face à une opposition qui va s'évertuer à le destituer. Souvent celui qui arrive au pouvoir avait participé activement aussi à la destitution de son prédécesseur.
Du coup celui qui détient un mandat pour un temps limite commence par faire usage de tout et de n'importe quoi pour finir son mandat et aussi pourquoi pas,  pour le prolonger!
Et dans ce contexte il est tout à fait compréhensible, la juxtaposition dans les pages de l'histoire, des présidents ayant fait preuve d'une longévité Mathusalemienne, et des gouvernements extrêmement éphémères.
Généralement, le terme d'un mandat présidentiel s'achève soit par l'exil, soit par la mort.
Il y a une exception!
Heureusement!
Un chef d'Etat a fini son mandat et est retourné dans son patelin !
Oui le président Nissage Saget. A l'époque, le Sénat de la République qui nommait les présidents, lui avait demandé de rester et briguer un autre mandat. Il a catégoriquement refusé. Bon l’histoire dit que ça patinait un peu dans sa tête.

  • Jean-Jacques DESSALINES      1er janv. 1804 - 17 oct. 1806 :   Tué
  • Henry CHRISTOPHE- 28 déc.1806 - 24 oct. 1820- suicidé
  • Alexandre PÉTION - 9 mars 1807 - 28 mars 1818- Mort au pouvoir
  • Jean-Pierre BOYER - 29 mars 1818 - fév. 1843- Destitué
  • Charles HÉRARD aîné dit RIVIÉRE  - 31 déc. 1843 - 3 mai 1844- Destitué
  • Philippe GUERRIER  - 3 mai 1844 - 15 avr. 1845- Mort au pouvoir
  • Louis PIERROT  - 16 avr. - 1er mars 1846 - Destitué
  • Jean-Baptiste RICHÉ - 1er mars 1846 - 27 fév. 1847- Mort au pouvoir
  • Faustin SOULOUQUE  - 1er mars 1847 - 15 janv. 1859 - Destitué
  • Fabre GEFFRARD - 15 janv. 1859 - 13 mars 1867 - Destitué
  • Sylvain SALNAVE  - 14 juin 1867 - 19 déc. 1869- Fusillé
  • Nissage SAGET  - 19 mars 1870 - 12 mai 1874 - Termine son mandat
  • Michel DOMINGUE  - 11 juin 1874 - 15 avr. 1876 - Destitué
  • Boisrond CANAL - 17 juil. 1876 - 17 juil. 1879 - Destitué
  • Lysius Félicité SALOMON- 23 oct. 1879 - 10 août 1888 - Destitué
  • François LÉGITIME - 16 déc. 1888 - 22 août 1889- Destitué
  • Florvil HIPPOLYTE - 9 oct. 1889 - 24 mars 1896 - Mort au pouvoir
  • Tirésias Simon SAM  - 31 mars 1896 - 12 mai 1902 - Termine son mandat
  • Nord ALEXIS - 21 déc. 1902 - 2 déc. 1908 - Destitué
  • Antoine SIMON - 17 déc. 1908 - 2 août 1911 - Destitué
  • Cincinnatus LECONTE  - 14 août 1911 - 8 août 1912 - Saute avec son palais
  • Tancrède AUGUSTE  - 8 août 1912 - 4 mai 1913 - Mort au pouvoir
  • Michel ORESTE  -:4 mai 1913 - 27 janv. 1914- Destitué
  • Oreste ZAMOR  - 8 fév. - 7 nov. 1914 - Destitué / tué
  • Damilvar THÉODORE  - nov. 1914 - fév. 1915 - Destitué / fusillé
  • Vilbrun Guillaume SAM - 7 mars - 27 juil. 1915 - Tué
  • Sudre DARTIGUENAVE  - 12 août 1915 - 15 mai 1922- Termine son mandat
  • Louis BORNO - 15 mai 1922 - 15 mai 1930- Termine son mandat-
  • Louis Eugène ROY : 15 mai - 18 nov. 1930 
  • Sténio VINCENT : 18 nov. 1930 - 15 mai 1941- Termine son mandat
  • Élie LESCOT  - 15 mai 1941 - 11 janv. 1946- Renversé
  • Comité exécutif militaire  11 janv. - 16 août 1946 

DESTITUTION..ENTRE OBSTINATION ET LUBIE.- DEUXIÈME PARTIE

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Le président Tiresias Simon Sam avait lui aussi terminé son mandat et remis le pouvoir. Mais il ne le fit pas de gaieté de cœur. Des députés avaient essayé de prolonger son mandat d’un an.
On serait tenté de dire que l'attitude de Nissage Saget ressemble beaucoup à celle d'un ancien président qui a remis le pouvoir au chef d'Etat actuel et qui est retourné  vivre chez lui.
Vues  de façon sommaire  les deux  situations, on pourrait trouver d'autres mandats de chefs d'Etats ayant eu des dénouements  semblables. Ca concerne surtout les présidents  qui ont dirigé le pays entre 1915 et 1934. C'est-à-dire pendant l'occupation américaine.
Et René Préval pendant la Minustah!
Donc le cas de Nissage Saget reste unique.
Malgré notre jeune âge comme peuple et nation, après deux siècles, nos balbutiements, nos tâtonnements se témoignant en termes de retards dans tous les domaines ne suffisent pas à nous faire changer de cap et arriver à percevoir la démocratie de façon plus utile et plus adaptée  aux besoins et aux intérêts de la nation.
Aujourd'hui, comme entre 1915 et 1934, la communauté internationale, les amis d'Haïti gèrent en mains de maîtres l'accession et la pérennisation au pouvoir selon le terme du mandat.
Cependant, l'opposition politique a du mal à changer de paradigme et à s'adapter.
Au lieu de s'organiser pour récupérer le pouvoir moyennant les voies mises à disposition pour atteindre le but, elle s'évertue et s'entête à tout faire -même le ridicule- pour destituer celui qui est en place.
L'actuel président, l'élu du peuple par la communauté internationale, deux cent neuf ans après, malgré les exemples visibles et les expériences des voisins, se retrouve actuellement au milieu de cette corde, tiraillé d'un côté par un désir de gouverner sans partage et qui sait utiliser des subterfuges pour rester au pouvoir, de l'autre côté, par une opposition égale à elle même, réactionnaire quelque peu  retardée qui ne pense qu'à sa destitution.
Cette fois-ci, avec en face ou de l’autre côté, une composante de poids déjà connue et déterminante dans ce genre de situation, la Communauté internationale avec comme bras droit et cheville ouvrière, la Minustah!
Si cela dépendait de cette opposition haïtienne, il n'y aurait jamais eu d'élections en Haiti. Elle applique à la lettre le sens primaire du mot,  en s'opposant à tout et à tout le monde.
Ceux qui organisent les élections sont contestés. Puis elle s'oppose souvent à la liste des candidats retenus. Au lieu de faire un front commun réel et effectif, elle se disperse dans un nombre indécent de candidatures avec des éléments n'ayant aucune chance de faire un score honorable. Souvent les plus téméraires conscients de leurs incapacités de mobiliser les votants, appellent au boycott.
L'opposition conteste les résultats puis s'engage en dernier recours à destituer le président élu, avant même sa prestation de serment.
La dernière figure visée par cette lubie de la destitution c'est bien entendu l'actuel Président Michel Martelly.
Mais il n'est pas inutile de rappeler que l'ancien Président Préval a lui aussi été menacé par cette pratique. Lui qui par sa façon nonchalante de diriger semblait un président quelconque.
Ce qui est intéressant et navrant c'est de constater le contexte dans le quel l'étendard de la destitution a été brandie.
On est en 2010, la dernière année du mandat présidentiel. Le 12 janvier un tremblement de terre plonge Haïti dans la situation la plus calamiteuse de son histoire.
Les faiblesses institutionnelles du pays refont surface des décombres. Le gouvernement n'est pas assez  fort ni assez "propre" pour constituer un partenaire fiable dans la gestion post séisme.
La société civile brille par son éparpillement. Et sa situation fébrile non représentative. Toutes les instances de la société se perdent dans des rêves de grandeur tendant à encenser la catastrophe comme le maillon manquant au "décollement" du pays.
Les acteurs constatent ce type de chaos dans le chaos généré par le tremblement de terre. La catastrophe a frappé fort et exige une prise en charge.
Les acteurs vont se tourner vers les ONGs qui vont fleurir par centaines.
Ceux qui croyaient au renouveau du pays à partir des décombres vont vite déchanter. Le sort du pays est livré à une kyrielle d'organisations humanitaires non gouvernementales pas toutes crédibles ni compétentes en la matière.
Tandis que le gouvernement titube et peine à se remettre des secousses qui l'ont fortement ébranlé. 
L'ampleur des besoins et l'urgence d'agir poussent la communauté internationale à s'engouffrer derrière une flopée d’ONGs dans la brèche creusée par les incohérences dans le positionnement des différents secteurs de la société.
Le gouvernement par le biais du chef de l'exécutif, réapparait et trouve comme mesure appropriée de faire voter une loi d'urgence contemplant entre autre chose le prolongement du mandat de trois mois.
L'opposition de son côté saisit la balle au bond et considère l'évocation de la promulgation de cette loi d'urgence comme un acte antidémocratique allant contre les intérêts de la nation, réagit non pas en demandant que le président respecte son mandat mais s'organise pour exiger le départ du président élu.
Bien entendu après quelques manifestations ratées promues par un semblant de rassemblement de partis et de Leaders politiques l'idée s'étiole, les velléités s'estompent avec l'intervention des amis d'Haïti décidés à poursuivre avec la démocratie en réalisant des élections malgré les décombres.
La suite de l'histoire reste assez cocasse, cette opposition qui s'était rassemblée pour pousser René Préval vers la sortie avant la fin de son mandat, participa en hordes dispersées  aux joutes dont  les amis d'Haïti dessineront les issues avec Michel Martelly.

Un autre Elément du "négativisme" pratiqué sans scrupule par l'opposition réside aussi dans l'attitude contestataire outrancière qui consiste à commencer par contester le processus électoral depuis la constitution du conseil électoral jusqu'à l'appel au boycott le jour J' pour terminer avec la contestation des résultats.
Pour revenir à la lubie de la destitution il convient de revoir les démarches entreprises pour destituer Michel Martelly, après seulement deux ans de mandat.
Cette fois-ci, il semblerait qu'un sénateur de la République, membre de l'opposition bien entendu, aurait juré de se payer la tête du président "élu".
La première cause évoquée fut la multi nationalité de Michel Martelly. Pendant des mois ce fut le sujet des débats de discussions oiseuses sans fin.
Enfin on assista à une mise en scène avec dans le rôle principal, le président Michel Martelly lui-même, secondé par les représentations diplomatiques des pays  sempiternels meilleurs amis d'Haïti et des personnalités TRES importantes du monde politique international.  Pour être poli, on dira que cette mise en scène -vraie mascarade- a permis de mettre fin aux tentatives de destitution que prônaient et menaient des grosses pointures de l'opposition.
Sans pour cela résoudre cependant le dilemme de la multiple nationalité du Président Haïtien. Et il est pourtant admis  d'en avoir une idée allant dans ce sens  dans la mesure ou il est une pratique assez courante des familles appartenant à la "classe" du président de doter comme un sésame, une porte de sortie, leurs enfants de la nationalité américaine ou canadienne!
Actuellement, la destitution revient à la mode. Mais pour d'autres raisons. Une raison de poids dirait-on. Le président est accusé de faute grave, de parjure, de violation de la constitution.
Ceci pour avoir nié la tenue d'une réunion entre un juge qui avait à sa charge un dossier de mise en examen de la première dame de la République accusée de corruption, d'usurpation de pouvoir, abus de biens sociaux etc. La même accusation concernait aussi le fils du président de la République.
Trois jours après cette réunion au cours de laquelle les membres du pouvoir exécutif orchestrés par le président lui-même et son premier ministre, le juge, de nationalité canadienne est victime d'un malaise. Il est reçu dans un centre hospitalier de la capitale ou il décède terrassé par un accident vasculo-cérébral.
La presse de l’opposition en profite. Le coupable idéal est trouvé. Le décès du juge est d’abord attribué aux pressions exercées par le pouvoir exécutif. Puis la cause de la mort  sera contredite. Comme élément suspect et à charge, circule sur les réseaux sociaux une photo du médecin montrant un bracelet « rose », signe d’allégeance au régime en place.
Vint après l’hypothèse de l’empoisonnement. Un empoisonnement survenu au cours de cette fameuse réunion.
Les dépouilles du juge qui était aussi canadien – tiens ! – sont rapatriées au Canada pour autopsie et inhumation.
Dans l’attente des résultats, les déclarations vont bon train. Deux commissions parlementaires sont formées pour une enquête. Si ce que claironne l’opposition est corroboré par des éléments de l’enquête, une haute Court Suprême serait instituée comme le prévoit la Constitutionpour statuer et exiger la destitution du président.
Les résultats de l’autopsie tombent. Le juge est bien mort d’un AVC…
Les membres de l’exécutif ne l’ont pas empoisonné mais auraient provoqué une pression telle qui a déclenché un AVC.
Un empoisonnement aurait mieux servi la cause de la destitution. Mais tout n’est pas perdu. Le pouvoir exécutif a toujours nié la tenue de cette réunion secrète qui a servi de scénario pour les pressions officielles.
Les commissions parlementaires auraient mené des enquêtes permettant de confirmer la tenue de celle-ci. 
Donc l’exécutif a menti. 
La commission sénatoriale demande donc que les instances concernées soient mises en action pour débuter la procédure de la destitution.

Pour ce faire, il manque les conclusions de la commission de la chambre des députés. Cette commission risque de ne pas s’inscrire dans une logique semblable à celle de la commission sénatoriale.
A SUIVRE

No conscience left for Haiti?

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Sunday, October 13, 2013
THE question in the headline was prompted by two recent developments regarding the Caribbean nation, one of the oldest independent republics in the modern world.
One is about a lawsuit against the United Nations filed in a New York court on behalf of victims of a cholera epidemic in Haiti that killed more than 8,000 people and made hundreds of thousands sick.
in the other, lawyers and human rights activists are up in arms against the Dominican Republic where last month, the Constitutional Court in Santo Domingo ruled in favour of stripping citizenship from children of Haitian migrants.
The New York lawsuit alleges that UN peacekeepers introduced cholera to Haiti in 2010. The lawyers are demanding compensation of US$100,000 for every person who died and US$50,000 for each of those who became ill, according to media reports.
The lawyers said they were left with no other option after the UN had rejected previous claims for compensation.
The UN relies on a 1947 convention which grants the UN immunity for its actions. As such, a spokesman for UN Secretary General Ban Ki-moon, responding to media queries back in February, said the petition for compensation was "not receivable".
There is little or no dispute about the facts surrounding the case: Investigations have pointed strongly to leaking sewage at a camp for UN soldiers from Nepal, where cholera is endemic, as the origin of the outbreak in Haiti.
No cases of the bacterial infection, which causes diarrhoea, nausea, vomiting and muscle cramps, had been recorded in Haiti for more than a century until the outbreak in late 2010. The particular strain of cholera that inflicted so much death and pain on Haiti is endemic to Nepal.
The Nepalese contingent was in Haiti as part of a United Nations peace-keeping and humanitarian mission to help the Caribbean nation recover from the deadly 7.0 magnitude earthquake which hit on January 12, 2010, killing more than 200,000 and leaving another 1.5 million in makeshift camps.
In addition to the UN, governments and people around the world responded with billions of dollars to one of the worst humanitarian disasters of modern times. But three years later, hundreds of thousands are still without homes, and the recovery effort was impacted by the cholera outbreak and the unwillingness of the UN to accept responsibility for the outbreak, despite the fact that its own commission to investigate the sources of the disease pointed the finger back at the UN.
Admittedly, the UN chief announced an initiative in December 2012 to help eradicate cholera over the next decade in Haiti.
Good: but this is not good enough. There needs to be an acknowledgement that a great harm was done, albeit in the name of doing good. Our common humanity demands no less and it is my hope that something positive will come out of the courts in New York, given the stonewalling and diplomatic inertia.
Mark Doyle, BBC international development correspondent, put the issue in perspective when he reported last week:
"But this story is not just about facts. It is about over 8,000 families in one of the poorest countries in the world who have lost loved ones. It is about a United Nations that tries to do good around the world but has, in Haiti, committed terrible errors."
I agree with Doyle's assessment that the immunity on which the United Nations now stands ceremoniously "was surely never designed for a case like this. This story is no longer about facts. It is about moral choices".
That outrageous decision in the Dom Rep
For centuries, Haiti and the Dominican Republic have shared the island of Santo Domingo in a historically uneasy relationship, though it has largely been mutually beneficial, despite the ever-present, naked racism.
Over the years, tens of thousands of Haitians were brought in by big landowners who needed them to work on farms. The Haitian migrants have been widely recognised as contributors to the economy.
International reporting on the recent development point out that up until 2010, the Dominican Republic granted citizenship to anyone born on its soil. However, in 2010, a new constitution gave citizenship only to those born in the country to at least one parent of Dominican blood or whose foreign parents were legal residents, according to the United Nations.
According to official figures released last May, there are at least 450,000 Haitian immigrants living in the Dominican Republic, most of them without resident permits.
One of them is Juliana Deguis, 29. A Dominican-born daughter of Haitian immigrants, she was refused a Dominican identity card and took her case to the country's constitutional court. By upholding the 2010 law, which applies to those born after 1929, the court has cut off avenues for redress. Human rights activists, according to various media reports, argue that the court decision has left descendants of Haitian migrants effectively stateless as they do not have any basis on which to claim citizenship on either side of the border.
Former Jamaica Prime Minister PJ Patterson has urged the 15-member Caribbean Community (Caricom) grouping to "strongly condemn recent developments in the Dominican Republic that could render stateless thousands of persons of Haitian descent.
"No one can be hoodwinked as to the reason and the purpose for this kind of discriminatory legislation. Within the region we have an obligation to speak and we cannot allow such inequities to go without our strongest condemnations," Patterson told the Caribbean Media Corporation (CMC). He is right.
Mr Patterson could have been thinking about a United Nations report of 2007 in which two UN human rights experts described the Dominican Republic as having a "profound and entrenched problem of racism and discrimination" against blacks in general and Haitians in particular.
Racism has been behind much of the treatment of Haiti for a long time. Ever since black people in Haiti waged a 13-year successful revolutionary war against the colonial might of Europe and declared their independence on January 1, 1804, the Haitian Republic has been met by a pattern of crippling blockades and embargoes, isolation, aggression, invasion and punitive measures by Europe and America.
Haiti was subjected to economic strangulation from the beginning. In 1825, France offered to lift embargoes and recognise the Haitian Republic if the Haitians paid out 150 million gold francs as restitution to France for loss of property in Haiti, including slaves.
Having no choice, Haiti borrowed money at usurious rates from France, and did not finish paying off its debt until 1947, by which time Haiti had become the poorest country in the Western Hemisphere.
In 2004, at the time of the 200th anniversary of Haiti's independence, the Haitian Government put together a legal brief in support of a formal demand for "restitution" from France. The sum sought was nearly US$22 billion, that is, the original 150-million gold francs, plus interest. France summarily rejected the claim.
Of course, external aggression has been compounded by a string of dictatorships, environmental degradation, natural disasters, and domestic misrule.
Today, both the claim for victims of the cholera in the ongoing court battle in New York and the protests against the ruling by the constitutional court in the Dominican Republic offer a new opportunity for the world to show that conscience is colour-blind. Dare we hope?
kcr@cwjamaica.com
Read more: http://www.jamaicaobserver.com/columns/No-conscience-left-for-Haiti_15237400#ixzz2hh7EAfyG

HAITI IN THE ENGLISH SPEAKING PRESS TODAY

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Haiti’s Imported Disaster
Published: October 12, 2013
Haiti’s cholera epidemic, now entering its fourth year, has killed more than 8,300 people and sickened more than 650,000. It is a calamity, though one fundamentally different from the earthquake, hurricanes and floods that have beset the fragile country since 2010.
It is, instead, a man-made disaster, advocates for Haitian victims contend, asserting the epidemic is a direct result of the negligence of United Nations peacekeepers who failed to keep their contaminated sewage out of a river from which thousands of Haitians drink.

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New hope for Haitifrom for-profit firms
Companies and programs geared to create jobs
By Deborah M. Todd / Pittsburgh Post-Gazette
PORT AU PRINCE, Haiti -- At teeming intersections packed with airport traffic, armed U.N. peacekeepers double as traffic cops. In tent cities, Red Cross Humvees serve as food trucks, mobile medical centers or impromptu peacekeepers. The collapsed Haitian presidential palace remains a barren reminder of a capital city annihilated in an earthquake followed by a hurricane, even as International Red Cross and American Embassy headquarters take up entire city blocks and provide reminders of who exactly is laying the foundations for Haiti's recovery.
Life here is finally taking a gradual turn toward normalcy as shuttered schools reopen and a deadly cholera outbreak slowly fades. Yet for all of the hard-fought victories meant to restore the nation, many citizens feel separated from what's been done on their behalf without their input. But a movement to pass the baton to the Haitian people is gaining steam -- within a reconstruction effort spearheaded and executed by foreign nonprofit stakeholders.
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The UN owes Haiti 
World body must take responsibility for a horrific cholera outbreak
NEW YORK DAILY NEWS
SUNDAY, OCTOBER 13, 2013, 4:05 AM
The United Nations’ callous and chronic refusal to own up to its responsibility for inadvertently importing a cholera epidemic to one of the world’s most impoverished nations may finally come back to bite it.
In federal court in New York last week, human rights lawyers filed a class-action suit against the UN for damage done. We wish them and their suffering clients swift success.
The disease’s introduction to the Haitian half of Hispaniola began with the best intentions.
After an awful earthquake rocked the nation in January 2010, relief workers and peacekeepers descended. Those included much-needed UN staffers whose last stop had been Nepal.
Nepal is a place where cholera infections had recently surged; Haiti is a place with no reported cases for a century.
The staffers were stationed near a tributary of a river — and they discharged sewage into that river. With almost absolute certainty, this is what introduced the deadly bacteria into the waters of Haiti, and the bodies of the Haitian people.

NEW
How Canada tried – and failed – to help Haiti’s Aristide return to power
Rick MacInnes-Rae looks back at Canada’s first real intervention in Haitian politics, 22 years ago
By Rick MacInnes-Rae, CBC News Posted: Oct 11, 2013 7:35 PM ET Last Updated: Oct 14, 2013 5:27 AM ET
Twenty-two years ago this month, Canada went to bat for a fiery Haitian priest whose campaign of class warfare won him the presidency, until the military took it away. 
Despite its age, the anniversary of the coup in Haiti that ousted Jean-Bertrand Aristide in 1991 still has the power to draw angry supporters into the streets of the capital, Port-au-Prince, where police have recently been called in to break up pro-Aristide demonstrations.
In October 1991, Canadawas quick to provide a plane to ferry then secretary of state for external affairs, Barbara McDougall, and a delegation of Caribbean foreign ministers with a representative of the Organization of American States (OAS) to Haitito attempt to negotiate Aristide’s return to power.
It would turn out to be an object lesson in the “limits of diplomacy,” as McDougall recently told me. 
“Who liked Aristide? Nobody,” she says. “He was a man of the street. He’d made himself into a bit of a demi-god. He had certainly done some evil things, but he had won the election fair and square.”
For that reason, Canada threw in its lot with Aristide.
Championed poor, criticized Duvaliers
A Salesian priest, “Titid” (as he’s known) rose to power championing the poor and a liberation theology his critics viewed as Marxist. His criticism of the ruling Duvalier dictatorships proved so corrosive, the Catholic Church exiled him to Montreal to cool off for three years. It was a pattern he would come to know well. 
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Education reform needed to lift Haiti out of disaster
By Cillan Donnelly
14/10/2013 - 11:32am

 Education reform in Haitiis needed if the country's youth are to flourish in the difficult post-earthquake reconstruction period.
However, despite the government making education one of its key priorities, the state “simply has no more money” to improve the situation further, one resident, who wished only to be identified by the name Hermine, told New Europe.
“Two years later, we are still rebuilding,” she says, referring to the January 2010 earthquake that devastated the country. “It is still a work in progress.”
Her comments come at the beginning of European Week of Action for Girls, which is calling on the EU to ensure that girls are visible in policies and programming, including development and emergency response.
“The economic system collapsed, which has an impact on the education system, by making if difficult to bring children to school, to pay for things like books,” continues Hermine.
In addition, she says, many families can not afford adequate food, meaning that many children go to school without first eating. Earthquake damage has also meant that in many cases, school canteens are no longer functioning.
http://www.neurope.eu/article/education-reform-needed-lift-haiti-out-disaster

Lyonel Trouillot: Alléluia pour un poète failli

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Par Tirthankar Chanda
Parabole du failli est le onzième roman de Lyonel Trouillot. Le Haïtien creuse, livre après livre, son sillon dans une littérature francophone déjà riche en talents et en originalités. Puisant son inspiration autant dans la réalité bloquée de son pays que dans son imaginaire riche d'une histoire exceptionnelle, Trouillot a construit une œuvre singulière qui se situe au carrefour de l'engagement et du poétique.
Lyonel Trouillot aime à rappeler que les écrivains haïtiens, aussi bien lui que ses amis, les Frankétienne et Gary Victor, n’ont pas tous déserté leur île natale pour aller vivre à l’étranger. Le romancier fait partie de cette catégorie d’auteurs haïtiens qui partagent le quotidien de leur peuple, puisant leur miel dans les heurs et malheurs de leur pays natal.
Romancier, poète, essayiste, Trouillot a construit une œuvre résolument engagée dans la réalité haïtienne. Le récit qu’il vient de publier en cette rentrée 2013, Parabole du failli, son onzième roman, raconte le profond désespoir de l’humanité en souffrance dont est issu le héros du livre. La faillite que le récit met en scène n’est pas seulement celle du réel, elle est aussi celle de la parole poétique qui se révèle inadéquate face au vide et aux violences de la vie.
Poète dans l’âme et comédien de métier, Pedro parcourt les rues de Port-au-Prince déclamant les vers de Baudelaire, Eluard et Pessoa, dans l’espoir de combler l’abîme existentiel auquel il est confronté. Un abîme dans lequel celui-ci finira par plonger, comme on l'apprend dès les premières pages du livre. Le récit s’ouvre sur le plongeon tragique de Pedro du douzième étage d’un immeuble, lors d’une tournée à l’étranger. A travers la voix du narrateur avec lequel Pedro partageait un appartement insalubre dans le « quartier pourri de Saint-Antoine » à Port-au-Prince, le roman revient sur le vécu du héros et tente d’expliquer le sens de son suicide. Anti-biographique
Raconté à la deuxième personne, ce récit consacré à la vie et la mort de Pedro est tout sauf une biographie. Ce n'est sans doute pas accidentel si le narrateur est journaliste de métier, préposé aux nécrologies. La nécrologie prosaïque, faite de dates et d'événements est l'anti-modèle contre lequel le romancier-narrateur construit son adresse poétique destinée au disparu, avec pour ambition de saisir le sujet dans son intimité par définition insaisissable.
C'est sans doute cette faillite langagière qui est la véritable cause du suicide du personnage principal, mais cette prise de conscience des limites de son art ne l’a pas empêché de tenter de produire une oeuvre poétique que ses amis découvrent après sa mort. Cette œuvre inachevée est la « parabole » à laquelle renvoie le titre du roman. Elle puise son inspiration, au dire du narrateur, dans la conviction qu’il faut malgré tout « parler aux hommes, comme dans le dos du vent, en retard de vitesse… Et, à force de tourner, il arrive que le vent revienne sur ses pas, ramasse de vieux mots, des consignes d’amour, autrefois inaudibles, et tout n’est pas perdu. »
Voici une belle leçon d’optimisme, qui nous vient d’Haïti!
Parabole du failli, par Lyonel Trouillot. Actes Sud, 192 pp, 20 euros. http://www.rfi.fr/ameriques/20131008-lyonel-trouillot-alleluia-poete-failli-ha%C3%AFti-litt%C3%A9rature

MEA CULPA…EMPEREUR JEAN JACQUES DESSALINES

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Chaque année, le 17 octobre, comme aujourd’hui je relis ce texte qui parle de Jean Jacques Dessalines. Je le fais religieusement en guise de mea culpa. Je ne tiens pas rigueur aux interprétations trop dirigées, orientées et rangées des faits de l’histoire écrite par les historiens. Je me moque éperdument de ceux qui ont voulu présenter et dessiner une image peu sympathique de Dessalines. Je me moque tout aussi bien de ceux qui aujourd’hui ont du mal à accepter qu’un ancien esclave ait pris le même titre que Napoléon. Il y en a même qui aurait voulu que le chef de la nation qui venait de prendre naissance nommât un gouvernement avec un premier ministre. Ceux-là qui oublient que l’on était en 1804. La liberté acquise en 1804, le projet d'indépendance et de la création de l'homme haïtien s'est arrêté à Pont Rouge en 1806, avec le premier et le plus abominable crime perpétré contre la nation haïtienne.
Il y en a qui vont à la Mecque. Moi je lis ce texte qui parle de la mort de Dessalines. D’autres vont a genou jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Moi je lis le récit de la mort de Dessalines. Je me sens un devoir d’expier les fautes de mes ancêtres qui avaient mal compris ce que représentait en 1804 la création d’un état indépendant par d’anciens esclaves nègres victorieux des idées à la mode et de l’oppression la plus féroce et énergique.
Serais-je un descendant de Duverger ou Vaval, de Capois La mort ou Garat, de Charlotin Macadieu ou Yayou ? Je ne le sais pas. Je n’ai ni le temps ni les moyens de fouiller. Mais je suis un haïtien. Je suis citoyen d’une NATION EPUISEE MAIS LIBRE. Je dois des mea culpa à JEAN JACQUES DESSALINES, JACQUES PREMIER, FONDATEUR DE LA PREMIERE REPUBLIQUE NOIRE.

Dans ce récit se trouve l’explication de l’état de notre nation aujourd’hui.
Compatriotes, lisez-le et faites votre mea culpa…
Jonas JOLIVERT
17/10/2010
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"Jean-Jacques Dessalines naquit semble-t-il à Cormiers (1), petite localité près de la Grande-Rivière-du-Nord, non loin du Cap, sur la plantation « Vye Kay ». Mais un doute subsiste pourtant : d'aucuns prétendent en effet qu'il aurait vu le jour en Afrique, à la Côte-de-l'Or (2) ou peut-être dans l'Artibonite, dans la paroisse de Verrettes, sur la plantation Marchand. Il vécut ensuite chez un colon blanc, Henri Duclos, propriétaire d'une caféière, jusqu'au moment où il fut acheté, tout jeune encore, par Dessalines, un noir libre, qui lui donnera son nom et lui apprit le métier de charpentier. On prétend que devenu empereur il en fera son maître d'hôtel.

Dessalines vécut une jeunesse particulièrement difficile. Ce fut un esclave rebelle, souvent marron ; son corps, dit-on, était couvert des cicatrices laissées par les verges de fer. Il se révolta constamment contre l'inégalité qui régnait à Saint-Domingue et se révéla un véritable génie militaire. Bien que dépourvu de formation intellectuelle, c'était un homme de bon sens, à l'esprit cartésien.
Après s'être joint aux esclaves insurgés contre l'autorité française de Saint-Domingue ( 1791 ), aux côtés de Boukman et de Biassou, il parvint au grade d'officier supérieur dans les bandes soudoyées par l'Espagne. Mais en 1794, après l'abolition de l'esclavage, il passa au service de la France et se signala dans la guerre contre les Anglais. Général sous les ordres de Toussaint Louverture (3), il se fit remarquer par son énergie et sa bravoure, mais aussi par une cruauté implacable. Au cours de la campagne contre le général André Rigaud ( 1799-1800 ), qui dirigeait une insurrection d'hommes de couleur, il se livra à de tels excès ( exécutions massives d'officiers et de cadres métis ) qu'aussitôt il s'attira les foudres de Toussaint Louverture : « J'ai dit d'émonder l'arbre, lui aurait lancé Toussaint, non de le déraciner. » En 1801, il écrasa la tentative d'insurrection du général noir Moïse, dans la région du Cap.
En 1802, à l'arrivée des Français commandés par le général Leclerc, il occupait dans la colonie les départements du Sud et de l'Ouest. Le 26 février 1802, au moment où les Français, maîtres de Port-au-Prince, marchaient sous les ordres du général Boudet sur la ville de Saint-Marc, Dessalines, qui la commandait, ordonna de l'incendier et mit lui-même le feu à sa maison, dont l'ameublement et la construction lui avaient coûté beaucoup d'argent. Il se dirigea ensuite vers le Mirebalais, et après la défaite de la « Crête-à-Pierrot » se soumit au général Leclerc. Rallié aux Français, il conserva son grade et son commandement. Il intrigua alors auprès de Leclerc contre Toussaint Louverture et pourchassa les insurgés avec la même férocité qu'il avait montrée quelques mois auparavant envers les Blancs ( il avait ordonné le massacre d'environ 1.200 colons ). En septembre 1802, il livra à Leclerc un autre général noir, Charles Belair, qui venait d'entrer en dissidence. Cette apparente volte-face s'explique, selon toute probabilité, par la certitude qu'avait Dessalines d'une reprise prochaine de la lutte contre les Français sous la forme d'une guerre totale d'indépendance, dont il entendait assurer seul la conduite ; ce qui supposait au préalable l'élimination de ses rivaux potentiels et ceux des chefs noirs qui, comme Toussaint Louverture, pourraient être favorables à un compromis avec les Blancs : il servait ses ennemis en attendant l'occasion de se retourner contre eux ( Cf. Jean-Marcel CHAMPION, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 599 ). Mais après l'annonce par Napoléon du rétablissement de l'esclavage, il rejoignit les révoltés ( octobre 1802 ). Au congrès de l'Arcahaye ( 15-18 mai 1803 ), Dessalines réalisa à son profit l'unité de commandement. Le 19 novembre, à la tête de l'armée des indigènes, il imposa à Rochambeau la capitulation du Cap. Ce dernier n'eut alors d'autre choix que d'ordonner l'évacuation de l'île.
En 1803, après le départ des Français, Dessalines provoqua aussitôt le massacre de la population blanche (4) ; à l'exception des prêtres, médecins, techniciens et de quelques négrophiles. Il redonna à Saint-Domingue son nom indien d'Haïti ( Ayiti ) et, en 1804, avec l'appui de l'Angleterre, proclama l'indépendance de la nouvelle République (5).
Dessalines voulait, par une cérémonie solennelle, célébrer la proclamation de l'Indépendance, pour bien montrer qu'il fallait oublier la France. Le dimanche 1er janvier 1804, de grand matin, clairons et tambours résonnèrent de touts côtés aux Gonaives. Soldats et civils, enthousiastes, bruyants, remplirent les rues en un clin d'oeil. Le peuple afflua des campagnes, et une foule immense où femmes et jeunes filles richement parées coudoyaient les soldats, se pressa sur la place d'armes autour d'un autel de la patrie que dominait, seule, la fine et fière silhouette du palmiste de la Liberté. A sept heures, tandis qu'un soleil radieux illuminait la cité, Dessalines, entouré du brillant cortège des généraux, fendit la foule, gravit les marches de l'autel de la patrie et rappela, dans un véhément discours en créole, tous les touments que les indigènes avaient endurés sous la domination française. En terminant, il s'écriat le bras tendu : « Jurons de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'Indépendance de notre Pays.. ». De toutes les poitrines, jaillit, formidable, accentué par la voix sèche et rageuse des canons, le serment, mille fois répété, de vivre libre ou de mourir. Quand le tumulte fut apaisé, l'adjudant-général Boisrond-Tonnerre, debout auprès de Dessalines, donna lecture de la proclamation du général en chef, et de l'Acte de l'Indépendance signé de Dessalines et des principaux officiers de l'armée. Ensuite, tandis que la foule s'écoulait par les rues de la ville, le cortège officiel se rendit au Palais du Gouvernement. Là, par un acte libre, les lieutenants de Dessalines le proclamèrent gouverneur général à vie de l'île d'Haïti, jurèrent d'obéir aveuglément aux lois émanés de son autorité, et lui donnèrent le droit de faire la paix et la guerre, et de nommer son successeur. Quelques jours plus tard, la publication de ses actes officiels dans toutes les villes et tous les bourgs d'Haïti provoqua de nouvelles réjouissances populaires. Un nouvel État était né.
Le jour de la proclamation de l'indépendance, les généraux nommèrent Dessalines gouverneur général à vie d'Haïti et, le 25 janvier, lui demandèrent de prendre le titre impérial. Ayant accepté ( 15 février ), il fut couronné à Port-au-Prince le 8 octobre sous le nom de « Jacques, Empereur Ier d'Haïti. »
Le Premier Empire haïtien ( 1804-1806 ) fut une dictature personnelle fondée sur l'armée, qui était la seule force stable du nouvel État. La constitution du 20 mai 1805 (6) conférait les pleins pouvoirs à l'Empereur, qui choisissait son successeur, mais dont la couronne n'était pas héréditaire. Son autoritarisme et sa politique économique furent à l'origine directe de sa chute. Par son autoritarisme, il perdit l'appui des chefs de l'armée qu'il inquiétait ; par sa politique économique, il déçut les Noirs et mécontenta gravement les Métis. L'unique richesse d'Haïti résidait dans l'agriculture tropicale dont les produits servaient à payer les importations en provenance des États-Unis et des Antilles anglaises, en particulier le matériel de guerre. Les cultivateurs noirs étaient soumis à une stricte discipline qui conduisit au travail salarié forcé sur les plantations. En outre, le maintien - dans un souci de rentabilité - de la grande propriété privée ou étatisée allait à l'encontre des espérances de la masse des Noirs qui, conformément aux promesses de l'Empereur, espéraient bénéficier d'une réforme agraire. Les Métis, dont la puissance foncière et les intérêts commerciaux étaient considérables, se sentirent directement menacés par une législation qui imposait la vérification des titres de propriété, la résiliation des baux passés sous l'administration coloniale et la confiscation des biens indûment occupés tandis que d'autres mesures limitaient la liberté commerciale en fixant le nombre des négociants autorisés à recevoir des cargaisons en consignation ( Cf. Jean-Marcel CHAMPION, op. cit., p. 599 ).
En 1805, il tenta vainement d'expulser le reste de l'armée française de l'ancienne colonie espagnole. En 1806, les Mulâtres se révoltèrent dans le Sud : ils accusaient Dessalines de vouloir entreprendre contre eux de nouvelles persécutions. Le 14 octobre, une insurrection se forma dans la plaine des Cayes. Dessalines mourra le 17 octobre, dans une embuscade que lui tendirent les insurgés, au Pont Rouge, à l'entrée de Port-au-Prince. Le récit de sa mort, particulièrement brutale, figure dans un article de Monsieur Edgar La Selve, paru dans le journal de voyages Le Tour du Monde en 1879 (7).
C'est à Marchand, le 16 octobre 1806, que Dessalines prit connaissance de la révolte. Ignorant que Christophe (8) eût été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au général Pétion (9), qui était également dans le complot, il donna l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest.
En sortant de Saint-Marc, Dessalines rencontra sur la grande route un de ses aides de camp, Delpêche, qui, fuyant l'insurrection, était parti du Petit-Goâve pour venir se mettre à ses côtés, et qui conseilla à l'empereur de n'approcher de Port-au-Prince qu'avec une armée imposante. Dessalines, aussi inébranlable dans ses projets que vif dans ses actions, sans lui demander aucun éclaircissement, l'appela traître, et lui ordonna de sortir de sa présence. Delpêche, mortifié, s'achemina vers Saint-Marc, y entra, changea de cheval, et poussé par une fidélité aveugle s'élança à la suite de l'empereur. Des soldats du 3e bataillon de la 4e demi-brigade le tuèrent à Lanzac.
En entrant à l'Arcahaie, Dessalines aperçut une fumée épaisse du côté du Sud : « En ce moment, dit-il, mon compère Pétion donne du feu aux révoltés ». Il envoya en avant les six compagnies de la 3e demi-brigade qu'il trouva dans le bourg, sous la conduite du colonel Thomas et du chef de bataillon Gédéon: « Vous sentez-vous le coeur, demanda-t-il à ces deux officiers, de marcher dans le sang jusqu'aux Cayes ? » et il ajouta « Le département du Sud sera bientôt une solitude telle qu'on n'y entendra même plus le chant du coq ». Thomas et Gédéon répondirent qu'il feraient leur devoir. Vers dix heures du soir, ils n'étaient plus qu'à trois kilomètres du Pont Rouge (10). Un voyageur, qui les précédait, annonça en ville que l'avant-garde de l'armée de l'empereur approchait.
Les généraux Guérin, Vaval et Yayou se portèrent ensemble au devant des soldats qui marchaient en désordre et par leurs promesses les gagnèrent à la cause des insurgés. Quant au colonel Thomas et au chef de bataillon Gédéon, on s'assura de leurs personnes : « Il n'y a pas à balancer, leur dit Guérin, choisissez entre mourir ou adhérer à la révolution. » Ils déclarèrent qu'ils ne prendraient aucune résolution avant d'avoir vu Pétion. On les conduisit au bureau de la division militaire où celui-ci se trouvait. Thomas, qui montra de l'hésitation à abandonner l'empereur, fut consigné à la place. Gédéon, qui prit franchement le parti de l'insurrection, fut placé sur-le-champ à la tête de la 3e demi-brigade rangée sur la place Vallière et à laquelle Pétion donnait un témoignage de sa confiance en ne la désarmant pas. Gédéon avertit Guérin que l'empereur lui avait recommandé de l'attendre au Pont Rouge et qu'il voulait, en arrivant, le voir de loin à ce poste. Guérin le pressa alors de se déshabiller et fit endosser son uniforme par un adjudant-major de la 21e de Léogane, qui lui ressemblait. Cet officier fut placé au Pont Rouge, afin de mieux attirer l'empereur dans le piège.
Le 17, à cinq heures du matin, sa Majesté quitta l'Arcahaie, suivie seulement de son état-major. La 4e demi-brigade, qui eût pu l'escorter, avait été renvoyée à Montrouis pour s'y faire habiller. Chemin faisant, on rencontra plusieurs habitants venant de Port-au-Prince. Questionnés sur ce qui se passait en ville, ils répondirent tous qu'il n'y avait rien d'extraordinaire. L'empereur continua à chevaucher sans soupçon. A neuf heures, à deux cents pas du Pont Rouge, l'empereur se tourna vers Boisrond-Tonnerre, qui se trouvait près de lui : « Vois-tu Gédéon au milieu du pont ? lui dit-il. Il est l'esclave de la discipline. Je le récompenserai.» Celui qu'il prenait pour Gédéon était l'adjudant qui en avait revêtu l'uniforme. « Mais, sire, observa le colonel Léger, officier du Sud faisant partie de son état-major, je me trompe singulièrement, ou ce sont des soldats du Sud.. ». « Vous voyez mal, répondit Dessalines, que seraient-ils venus chercher ici ? » Au même instant il entend le commandement d'apprêter les armes et les cris: « Halte, empereur ! Halte, empereur ! »
Avec cette impétuosité qui n'appartenait qu'à lui, Dessalines s'élance au milieu des baïonnettes. « Soldats, crie-t-il, ne me reconnaissez-vous pas ? Je suis votre empereur ! » Il saisit un coco-macaque ( un bâton ), suspendu à l'arçon de sa selle, fait le moulinet, écarte les baïonnettes qu'on lui dardait. Le sergent Duverger, de la 15e, ordonne au fusilier Garat de tirer. Celui-ci lâche son coup. L'empereur, qui n'est pas atteint, lance son cheval à toute bride. Un second coup de feu part des rangs de la 16e, et Dessalines, frappé cette fois, s'écrie: « A mon secours, Charlotin ! » ( il s'agit du colonel Charlotin Marcadieu, qui l'accompagnait dans cette tragique expédition ). Marcadieu se précipite vers son ami, veut le couvrir de son corps. Le chef d'escadron Delaunay, du Sud, lui fend la tête d'un coup de sabre. Yayou lui plongea trois fois son poignard dans la poitrine et l'acheva. Il tomba, comme une masse inerte, aux pieds de son assassin, tout ruisselant de son sang, qui avait rejailli sur ses vêtements. Les officiers qui étaient avec lui, le voyant mort, s'enfuirent, excepté Mentor, son conseiller, qui s'écria : « Le tyran est abattu ! Vive la Liberté ! Vive l'Égalité ! »
Il y eut alors une scène affreuse. On dépouilla l'empereur ; on ne lui laissa que son caleçon ; on lui coupa les doigts pour arracher plus facilement les bagues dont ses mains étaient couvertes. Yayou ordonna ensuite à quelques grenadiers d'enlever son cadavre mutilé. Les soldats obéirent avec effroi : ils disaient que Dessalines était un papa-loi. « Qui dirait, exclama Yayou, que ce petit misérable faisait trembler Haïti, il n'y a qu'un quart d'heures ! » Cette masse informe et hideuse de chair et d'os, à laquelle il ne restait aucune apparence humaine, transportée en ville, fut jetée sur la place du Gouvernement. Tandis que la populace profanait les restes défigurés du chef suprême, naguère son idole, une pauvre folle, la Défilée, vint à passer. Elle demanda quel était ce supplicié. « Dessalines.... » lui répondit-on. A ce nom, ses yeux égarés devinrent calmes ; une lueur de raison brilla dans son cerveau troublé. Elle courut chercher un sac à café, y jeta ces lambeaux pleins de sang et souillés de boue que les pourceaux errants se disputaient déjà, les porta au cimetière intérieur, et les ayant déposés sur une tombe, s'agenouilla. Pétion envoya deux soldats qui les mirent en terre sans qu'aucune cérémonie religieuse accompagnât cet enfouissement clandestin.
Une tombe sera élevée sur la fosse de Dessalines par les soins de Madame Inginac. Elle portera cette laconique inscription : ci-gît Dessalines, mort à 48 ans. Pendant plusieurs années, à la Toussaint, une main inconnue y placera un cierge allumé.
SOURCES : Thomas MADIOU, Histoire d'Haïti, rééd. Henri Deschamps, t. 3, Port-au-Prince, 1989 ; HOEFER, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ( .. ), Paris, Firmin Didot Frères, 1855, t. XIII, pp. 909-910 ; Roger CARATINI, Dictionnaire des personnages de la Révolution, Le Pré aux Clercs, Paris 1988, pp. 229-230 ; Edgar LA SELVE, Professeur de rhétorique au Lycée National Pétion de Port-au-Prince, «La République d'Haïti, ancienne partie française de Saint-Domingue», in Le Tour du Monde, nouveau journal des voyages publié sous la direction de M. Édouard Charton et illustré par nos plus célèbres artistes, Librairie Hachette et Cie, Paris 1879, vol. XXXVIII, 2e semestre, 975e livraison, pp. 199-201 & p. 208 ; Ch. DEZOBRY & Th. BACHELET, Dictionnaire général de biographie et d'Histoire (..), Paris, Delagrave, 9ème éd., 1883, 1ère part., p. 784 ; Les hommes d'État célèbres, t. 5, De la Révolution française à la Première guerre mondiale, ouvrage publié sous la direction de François Crouzet, éd. Mazenod, Paris, 1975, p. 651; Robert CORNEVIN, Haïti, Paris, 1982; R.-A. SAINT-LOUIS, La Présociologiehaïtienne ou Haïti et sa vocation nationale, Québec, 1970 ; A. METRAUX, Le Vaudou haïtien, 1958 ; Jean-Marcel CHAMPION, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, publié sous la direction de Jean Tulard, Fayard, 1989, pp. 599-600 ; Alfred FIERRO, André PALLUEL-GUILLARD, Jean TULARD, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, éd. Robert Laffont, coll. bouquins, Paris, 1995, p. 720 ; Ertha PASCAL TROUILLOT, Encyclopédie biographique d’Haïti, éd. Semis, Montréal, 2001, t. 1, pp. 308-311.

Haiti Fast Facts

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Haiti Fast Facts
 By CNN Library
October 17, 2013 --
Updated 2006 GMT (0406 HKT) (CNN) -- Here's a look at what you need to know about Haiti, the poorest country in the Western Hemisphere. Haiti makes up the western one-third of the island of Hispaniola in the Caribbean. The eastern two-thirds of the island is the Dominican Republic.
About Haiti: (from the CIA World Factbook)
 Land Area: 27,750 sq km (slightly smaller than Maryland)
Population: 9,893,934 (2013 estimate)
 Median age: 21.9 years old
Capital: Port-au-Prince
Ethnic Groups: Black 95%, mulatto and white 5%
Religion:
- Roman Catholic 80%,
- Protestant 16% (Baptist 10%, Pentecostal 4%, Adventist 1%, other 1%), none 1%,
other 3% GDP: $12.44 billion (2011 est.) GDP per capita: $1,200 (2010 est.)
Timeline:
 1492 - Christopher Columbus lands on the island and names it Hispaniola.
1697 - Spain recognizes France's claim to the western third of the island.
1791 - Slaves rebel against plantation owners. Toussaint L'Ouverture, a former slave, takes control and writes a constitution.
January 1, 1804 - Haiti gains independence from France. Haiti is the second oldest independent nation in the Western Hemisphere after the U.S.
1804-1915 - Over 70 different dictators rule Haiti.
1915 - U.S. President Woodrow Wilson sends Marines to Haiti to restore order. The U.S. occupies Haiti until 1934.
1946 - Army officers take control of Haiti's government.
1949 - Army officers take control of the government again after rioting breaks out.
1950 - Army officer Paul Magloire is elected president.
1956 - Magloire resigns after rioting breaks out; the army takes control of the government again.
1957 - Francois "Papa Doc" Duvalier, a doctor, is elected president.
1964 - Duvalier declares himself president for life and rules as a dictator.
1971 - Haiti's constitution is amended to allow the president to choose his successor. Duvalier chooses his son, Jean-Claude, who is 19.
April 1971 - After his father dies, Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier declares himself president for life. He uses a secret police force called "Tontons Macoutes" (bogeymen) to enforce his policies.
1986 - Duvalier flees the country after a revolt. Lieutenant General Henri Namphy runs the country and tries, but fails, to get rid of the Tontons Macoutes.
March 1987 - A new constitution that calls for presidential and national assembly elections by the people is adopted.
November 29, 1987 - Elections are canceled after terrorist attacks on polling places. They are rescheduled for January 1988, and the people elect a civilian president and a parliament.
June 1988 - Namphy overthrows the new government and declares himself the president of the military government.
September 1988 - Officers of the Presidential Guard seize power from Namphy. Lieutenant General Prosper Avril declares himself president.
March 1990 - Avril resigns due to protests.
December 1990 - Jean-Bertrand Aristide wins Haiti's first free election.
September 1991 - Aristide is ousted in a military coup and flees the country. The Organization of American States and the United Nations lead trade boycotts to force Aristide's return to powe. Many Haitians try to flee to the U.S. but are forced back to Haiti. Later the refugees are sent to Guantanamo Bay, Cuba.
July 3, 1993 - The military government agrees to allow Aristide to return and restore his government by October 30. They later back out of the agreement and do not allow Aristide to return.
 September 17, 1994 - U.S. President Bill Clinton sends a delegation to Haiti in hopes of avoiding a military conflict. The team includes former U.S. President Jimmy Carter, Gen. Colin L. Powell, and Senator Sam Nunn. A peace deal does prevents an outbreak of fighting.
September 18, 1994 - The U.S. sends troops to Haiti to maintain order. The first 3,000 troops land on September 19 in Port-au-Prince and are from the Army's 10th Mountain Division, based in Fort Drum, New York.
 October 1994 - Aristide is restored to power, while U.S. troops stay in Haiti to maintain order. The U.N. and OAS boycotts end, and the refugees at Guantanamo Bay return to Haiti.
March 1995 - Most U.S. troops leave Haiti.
Late 1995 - Rene Preval, a member of Aristide's Lavalas coalition, is elected president.
 April 1996 - The last of the U.S. troops leave.
December 1998 - U.N. peacekeepers withdraw.
November 2000 - Aristide is elected president again; most other parties boycott the elections and claim they are fraudulent.
February 2004 - Rebels and political opposition leaders oppose Aristide's leadership and methods and want him to be removed from power. Aristide says he will remain in office until the last day of his term, February 7, 2006.
February 8, 2004 - Looting and violence spread throughout Haiti.
February 21, 2004 - An International assessment team made up of officials from the United States, France, Canada, Caricom (the Caribbean Community) and the Organization of American States arrive in Haiti to present Aristide with a peace plan. He accepts the terms of the plan, which include the appointment of a new prime minister, the establishment of a bipartisan cabinet, the holding of new elections to be overseen by international observers and the disarmament of militias, stationed in much of the north. The opposition leaders announce the rejection of any plan that does not include the immediate resignation of Aristide.
February 25, 2004 - President George W. Bush states that any Haitians attempting to enter the U.S. will be turned back by the Coast Guard, and urges the U.N. to compile an international security presence there. February 29, 2004 - President Aristide leaves for the Central African Republic. Supreme Court Chief Justice Boniface Alexandre replaces him as the nation's president in a transitional government, as mandated by Haiti's constitution.
March 2004 - American and French troops deploy as part of a multinational peacekeeping force.
March 2, 2004 - Haitian rebel leader Guy Philippe declares himself the country's new police chief and calls for the re-establishment of Haiti's army, which Aristide disbanded in 1991. The U.S. does not recognize Philippe as the head of the Haitian police.
March 9, 2004 - Gerard Latortue, a 69-year-old international business consultant, is named the new prime minister of Haiti by the U.S.-backed Council of Sages.
 April 2004 - The U.N. Secretary-General recommends the creation of a multidimensional stabilization operation to assist with the situation in Haiti. The operation is called the United Nations Stabilization Mission in Haiti (MINUSTAH).
June 2004 - A U.S.-led multinational force turns over authority in Port-au-Prince to U.N. Peacekeepers.
February 7, 2006 - After multiple scheduling delays and allegations of election fraud, Rene Preval is elected president of Haiti.
February 2007 - President Preval has the force of 8,000 U.N. Peacekeepers in Haiti begin an offensive against the street gangs in Port-au-Prince.
January 12, 2010 - A 7.0 magnitude earthquake strikes 14 miles west of Haiti, destroying most of the capital of Port-au-Prince. The estimated death toll is 316,000.
 October 21, 2010 - A cholera outbreak is confirmed in Haiti.
November 28, 2010 - The presidential election is held.
December 2010 - The electoral council announces that former first lady Mirlande Manigat has won but lacks the majority of votes needed for an outright victory. The runoff is scheduled for March 20, 2011.
anuary 16, 2011 - Former dictator Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier unexpectedly returns to Haiti after almost 25 years in exile.
March 20, 2011 - The second round of presidential elections takes place.
April 4, 2011 - Preliminary results in the presidential runoff election show musician Michel "Sweet Micky" Martelly with 67.6% of the vote compared to former Haitian first lady Mirlande Manigat's 31.5%.
April 20, 2011 - Michel Martelly is officially declared the president of Haiti by the country's electoral council.
May 14, 2011 - Michel Martelly is sworn in as the president of Haiti.
June 8, 2011 - Heavy rain in Haiti leads to an increase in reported cases of cholera. As of October 26, 2011, more than 485,000 cases have been reported since the October 2010 outbreak, including 6,700 deaths.
July 2011 - According to a U.S. Centers for Disease Control and Prevention report, U.N. peacekeepers from Nepal most likely caused the October 2010 cholera epidemic.
October 2011 - A new CDC report details improvements made in sanitation and education that lowered the mortality rate from cholera in Haiti from 4 percent to below 1 percent. Since December 2010, fewer people are dying from the disease despite an increase in number of cases reported.
November 8, 2011 - Haitian cholera victims have filed a petition with the United Nations demanding compensation for their suffering, the victims' lawyers announced. Haitians who were sickened are demanding $50,000 each; families of those who died are seeking $100,000.
April 14, 2012 - The Haitian government and the World Health Organization launch a cholera vaccination program targeting 100,000 people.
September 4, 2012 - Hurricane Isaac is blamed for the deaths of 19 people in Haiti.
October 2012 - Dozens die in floods and landslides due to Hurricane Sandy.
http://edition.cnn.com/2013/10/17/world/americas/haiti-fast-facts/

Dominicans of Haitian Descent Cast Into Legal Limbo by Court

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SANTO DOMINGO, Dominican Republic — For generations, people of Haitian descent have been an inextricable part of life here, often looked at with suspicion and dismay, but largely relied on all the same to clean rooms, build things cheaply and provide the backbreaking labor needed on the country’s vast sugar plantations.
Meridith Kohut for The New York Times
Now, intensifying a long and furious debate over their place in this society, the nation’s top court has declared that the children of undocumented Haitian migrants — even those born on Dominican soil decades ago — are no longer entitled to citizenship, throwing into doubt the status of tens of thousands of people here who have never known any other national identity.
“I am Dominican,” said Ana María Belique, 27, who was born in the Dominican Republic and has never lived anywhere else, but has been unable to register for college or renew her passport because her birth certificate was no longer accepted. “I don’t know Haiti. I don’t have family or friends there. This is my home.”
In a broad order that has reverberated across the hemisphere, the court has instructed the authorities here to audit all of the nation’s birth records back to June 1929 to determine who no longer qualifies for citizenship, setting off international alarm.
The United Nations high commissioner for refugees warned that the decision “may deprive tens of thousands of people of nationality,” while the regional alliance of Caribbean nations, which the Dominican Republic has sought to join, condemned how masses of people are “being plunged into a constitutional, legal and administrative vacuum.”
“It is remarkably sweeping in terms of numbers: over 200,000 made stateless — a staggering figure,” said Laura Bingham, who tracks citizenship issues for the Open Society Justice Initiative. She and other legal experts called it one of the more sweeping rulings denying nationality in recent years.
To some extent, the ruling, issued Sept. 23, and the intensity of emotions around it carry echoes of the immigration debate in the United States and other countries, with wide disagreement on how to treat migrant workers and their children.
But given the history of the Dominican Republic and Haiti — a sometimes cooperative, often tense and occasionally violent relationship between two nations sharing one island — the decision has brought to the surface a unique set of racial tensions and resentment toward the waves of impoverished Haitian migrants that fill menial jobs on this side of the border.
An estimated 200,000 people born in this country have Haitian parents, according to the last census, by far the largest immigrant group here and thus the one most widely affected by the ruling. Haitian immigrants occupy the lowest rungs of society here, and have for generations, living in urban slums or squalid sugar plantation camps where wage abuse remains common, as a United States Department of Labor report found last month.
For decades, Haitians, housed in remote shantytowns known as bateys, were brought over on contracts for sugar plantations to cut cane under the blistering sun. Many still labor in the fields, while others work as maids, construction workers and in other low-paying jobs.
Many Haitians proudly embrace the slave rebellion that led to Haiti’s founding as a nation. But Dominicans, although they rushed aid to Haiti after its devastating 2010 quake and maintain many cultural and social exchanges, historically have viewed their neighbors with qualms, identifying more with their nation’s Spanish colonial past and, despite their own racially mixed heritage, often deriding anyone with dark skin as “Haitian.”
“The Dominican Republic is at a crossroads right now over the question, ‘What does it mean to be Dominican in the 21st century?’ ” said Edward Paulino, a historian at John Jay College who has studied the relationship between the two countries. “It is a country of immigrants, but no other group is like the Haitians, which arrived with the cultural baggage of a history of black pride in a country that chose to identify with the European elite.”
Top officials in the government met on Wednesday to determine how to carry out the ruling, which cannot be appealed. In the meantime, the migration director, José R. Taveras, said that people in limbo would be issued temporary residency permits while the country comes up with a plan to grant them some form of immigrant status. But to many people, that means losing the benefits of citizenship, which beyond basics like voting also allows for lower tuition at state colleges and public health insurance for low-income citizens.
Although Haiti technically bestows citizenship on the children of its nationals, the process can be full of bureaucratic entanglements and slowed by missing or incomplete records, let alone the fact that few of the children of migrants here consider themselves anything but Dominican.
The battle has been in the making for years. People born on Dominican soil, with some exceptions, generally were granted citizenship for generations. But people of Haitian descent often complained of discriminatory practices when getting official documents, and in recent decades the country’s civil registry officials often excluded the children of migrants whose papers were in question by considering their parents “in transit.”
The Inter-American Court of Human Rights in 2005 denounced the practice as a way of discriminating against people who had been in the country for a lifetime. Still, the Dominican Republic enshrined the rule in 2010 by a constitutional amendment that excludes the Dominican-born children of those in the country illegally, including seasonal and temporary workers, from Dominican citizenship. The new court decision not only ratifies the change, but also goes a step further by ordering officials to audit the nation’s birth records, compile a list of people who should not qualify for citizenship and notify embassies when a person’s nationality is in question.
Legal experts, as well as two dissenting judges on the constitutional court, called it a violation of legal principles to retroactively apply the standard of citizenship established in the 2010 Constitution. “As a consequence of this restrictive interpretation and its retroactive application, this ruling declares the plaintiff as a foreigner in the country where she was born,” wrote one of the dissenting judges, Isabel Bonilla.
The case arose from Juliana Deguis, a 29-year-old woman born in the Dominican Republic to Haitian migrants and working as a maid. She sought her national identity card, using her Dominican birth certificate, but was rejected because the document indicated that her parents were Haitian migrants, not legal residents. Legal advocates for Haitian migrants and their children took the case to court, arguing that Ms. Deguis’s parents were residents because they had been contracted to work on a sugar plantation and never returned to Haiti, but the court ruled that they were “in transit.”
That came as a surprise to Ms. Deguis, her family and her neighbors, who have scratched out a living for decades in a remote village populated by former sugar-cane workers. Ms. Deguis has never been to Haiti, only knows a few words of Creole and never thought of herself as anything other than Dominican. “I feel terrible because I cannot work without my ID card and without that the school may not register my children either,” she said.
Supporters of the decision, including the immigration commissioner, said it would help the government regularize people and clarify the citizenship rules. The archbishop of Santo Domingo, Cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez, called the ruling just and nodded to a sentiment among some Dominicans that international organizations were meddling in their affairs.
“International organizations don’t rule here,” he told reporters after the ruling was announced. “I don’t accept anybody coming here to decree anything. No country, not the United States, not France, nobody. Here, we are in charge.”
For now, Dominicans caught up in the ruling await the next steps. Ms. Deguis is not working and worries about caring for her four young children, all born in the Dominican Republic as well. “If there is now this confusion about me,” she asked, “what about them?”
http://www.nytimes.com/2013/10/24/world/americas/dominicans-of-haitian-descent-cast-into-legal-limbo-by-court.html?pagewanted=2&_r=0

D'Haïti à Curitiba, et vice-versa

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Début 2010, un terrible tremblement de terre a changé le cours de l'histoire à Haïti. Le pays d'Amérique centrale, ancienne colonie française et première république noire du monde, a été dévasté. La catastrophe a touché la capitale Port-au-Prince et toute sa région, tué plus de 200 000 personnes et laissé 1,5 million de Haïtiens sans abri.
Depuis, les survivants se battent au quotidien pour essayer de retrouver une vie normale, dans un pays qui reste l'un des plus pauvres de la planète. Beaucoup d'Haïtiens ont été obligés de quitter leur terre natale à la recherche d'opportunités à l'étranger. C'est ainsi que nombre d'entre eux se retrouvent à aider aux préparatifs de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ au Brésil. Leur nouvel emploi leur permet notamment d'apprendre les techniques pour pouvoir ensuite reconstruire leur pays d'origine.
À Curitiba, sur le chantier de l'Arena da Baixada, qui est en train d'être agrandie et rénovée pour accueillir des matches de la Coupe du Monde 2014, on rencontre beaucoup d'Haïtiens. Au total, ils sont 65 à aider aux travaux d'un stade qui accueillera quatre matches de l'épreuve reine du football mondial. La route jusqu'au Brésil n'a pas été facile. Outre la distance à parcourir depuis leur pays natal, ces travailleurs haïtiens ont dû remplir certaines conditions pour pouvoir rentrer au Brésil. La plupart d'entre eux sont passés par la République Dominicaine, le Panama, le Pérou et la Colombie. Ils ont débarqué au Brésil à Tabatinga, dans l'État de l'Amazonas. À la frontière entre le Brésil et la Colombie (Letícia-Tabatinga), ils ont dû attendre les papiers nécessaires pour pouvoir travailler.
Dans la colonie haïtienne, un homme se détache par sa bonne humeur. Arnold Virgil, responsable des travaux et arrivé au Brésil en 2011, parle déjà portugais et aide ses compatriotes non seulement dans leur travail, mais également dans d'autres tâches. La langue est l'un des principaux obstacles pour les Haïtiens, qui dans leur pays utilisent le créole et le français. "À cause du tremblement de terre, tout a été détruit. Notre peuple a dû chercher refuge ailleurs. Nous avons besoin de travailler et de récupérer ce qui était perdu", explique Arnold, qui affirme ensuite préférer travailler dans le bâtiment. "Nous sommes ici pour aider les autres. Nous devons apprendre pour pouvoir ensuite retourner dans notre pays et reconstruire", poursui-il.
Joie et dévouement
Pratiquement tous les employés haïtiens qui travaillent sur le chantier de Curitiba sont loin de leur famille. Par conséquent, avec le mal du pays, ces ouvriers forment à eux seuls une grande famille, heureuse et dévouée à sa tâche. Le sourire quitte rarement le visage des Haïtiens et leur dévouement est total.
En août 2013, durant une visite d'une délégation du Comité Organisateur Local (COL) de la Coupe du Monde de la FIFA à l'Arena da Baixada, deux ouvriers ont reçu des billets pour un match de Brésil 2014 à Curitiba. Ce n'est pas par hasard si l'un d'entre eux, Anice Ulysse, est haïtien. "La qualité de mon travail m'a valu un billet pour la Coupe du Monde. Tout ce que je fais ici, je le fais avec amour car tous les Brésiliens m'ont très bien traité", explique l'intéressé.
Selon le "leader" des Haïtiens à l'Arena, le dévouement dans le travail est fondamental pour eux. "Beaucoup de Haïtiens quittent le pays pour trouver du travail et ensuite revenir aider ceux qui sont restés là-bas et souffrent encore du tremblement de terre de 2010. Si nous venons ici et que nous ne travaillons pas, nous n'obtiendrons rien", résume Arnold Virgil, employé à l'Arena depuis le début et qui attend avec impatience la fin des travaux. "Mon idée est de rester ici jusqu'à la livraison du stade pour la Coupe du Monde. Mon rêve serait de voir Haïti jouer au Brésil", conclut-il.
Même s'ils sont heureux au Brésil et malgré la chaleur du peuple brésilien envers eux, les Haïtiens ne cachent pas leur envie de rentrer au pays. La proximité de la famille et la chance de pouvoir mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris au Brésil pour reconstruire leur pays dévasté par un tremblement de terre font que tous rêvent de retour. Leur contribution ne sera pas de trop, étant donné que presque quatre ans après la catastrophe, 350 000 personnes sont toujours sans abri.
http://fr.fifa.com/worldcup/news/newsid=2204769/

Bandits or Patriots?: Documents from Charlemagne Péralte

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In 1910, an international consortium of banks refinanced Haiti’s international debt and took control of the country’s treasury. In 1914, the bank refused to issue gold payments to the Haitian government and asked the U.S. military to protect the gold reserves. On December 17, 1914, U.S. marines landed in Haiti and moved the gold to the bank’s New York vaults. Eight months later, the marines again landed in Port au Prince, Haiti’s capital, this time claiming the need to protect foreign lives and property. They placed Port au Prince under martial law, ruthlessly subdued armed resistance in rural areas, and began training a new Haitian militia. Charlemagne Péralte led a resistance movement. In this “call to arms” and letter to the French minister, Péralte attacked President Wilson as a hypocrite for claiming to respect the sovereignty of small nations of Europe while occupying Haiti and urged Haitians to resist the Americans. (An English translation of the letter follows the French version.)
________________________________________
Peralte PB
Haïtiens! Un jour semblable au 1er janvier 1804, se lèvera bientôt.
Depuis quatre ans, l’Occupation nous insulte à tout instant. Chaque matin nous apporte une nouvelle offense. Le peuple est pauvre et l’Occupation le pressure sous les taxes. Elle répand les incendies et elle empêche aux gens de reconstruire leurs maisons en bois, sous prétexte d’embellissement de la cité.
Haïtiens, restons fermes. Suivons l’exemple de la Belgique! Qu’importe si nos villes sont brûlées! Ce n’est pas une vaine pensée que celle écrite sur la tombe du grand Dessalines: “Au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et la nation est debout.”
La sainte cause qui s'étend dans le nord, a pour chefs des citoyens de valeur. Le Sud attend seulement un homme pour suivre cet exemple sublime. Pas de danger, nous avons des armes. Chassons ces hommes sauvages, dont la sauvagerie est patente en la personne de leur président Wilson, traître, brigand, fauteur de troubles, voleur.
Mourez pour votre pays
Vive l’Indépendance!
Vive l’Union!
Vive la guerre juste!
A bas les Américains!
Charlemagne Masséna Péralte
Chef suprême de la Révolution en Haïti au Ministre Français Résidant en Haïti
Port-au-Prince
*****
----------------------------------------------------------------
Monsieur le Ministre,
Contrairement aux principes généralement admis par les nations civilisées et aux règles du droit international, le Gouvernement américain, profitant de la grande guerre européenne, est intervenu dans les affaires de la petite république d’Haïti, en lui imposant une Convention dont une occupation militaire devait assurer la ratification par les Chambres haïtiennes.
Malgré les atteintes portées à notre autonomie et à notre dignité de peuple libre et indépendant, nous étions disposés à accepter cette Convention et à exécuter les obligations qu’elle comporte pour nous, mais les promesses fallacieuses faites per les Yankees en débarquant sur notre sol, se réalisent depuis tantôt quatre ans par des vexations perpétuelles, des crimes inouïs, des assassinats, des vols et des actes de barbarie dont seuls dans le monde entier l’Américain a le secret.
Nous venons aujourd’hui, à bout de patience, réclamer nos droits méconnus, bafoués par l’Américain sans scrupule qui, détruisant nos institutions, dépouille le peuple haïtien de toutes ses ressources et se regorge de notre nom et de notre sang. Cruels et injustes, les Yankees ont, depuis quatre ans, promené la ruine et la désolation sur notre territoire.
Aujourd’hui où, à la conférence de la Paix, des nations civilisées ont juré à la face du monde entier de respecter les droits et la souveraineté des petits peuples, nous réclamons la libération de notre territoire et les avantages reconnus per le droit international aux Etats libres et indépendants.
Nous vous prions en conséquence d’observer que nous luttons depuis dix mois dans cet unique but, et que nos armes jusqu’ici victorieuses nous permettent de vous demander de reconnaître notre belligérance.
Nous sommes disposés à tous les sacrifices pour libérer le territoire haïtien et faire respecter les principes affirmés par le Président Wilson lui-même concernant les droits et la souveraineté des petits peuples. Et notez, Monsieur le Consul, que les troupes américaines, en vertu de leurs propres lois, n’ont nul droit de guerroyer contre nous.
Veuillez agréer, Messieurs [sic], nos salutations distinguées.
(s) Le Chef Suprême de la Révolution
M. Peralte
Suivent plus de 100 signatures.
Source: http://historymatters.gmu.edu/d/4946/

Pour un rhum importé, Bicha avilit le vaudou et Barbancourt

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Pour un rhum importé, Bicha avilit le vaudou et Barbancourt
Le Nouvelliste | Publié le : 04 novembre 2013
Tonton Bicha s’attire la foudre des critiques à cause d’une pub pour le rhum Bakara. Jacky Baboun, l’un des responsables de l’entreprise, dément, explique et partage ses plans.


Comédien, publiciste, Tonton Bicha crève l’écran et « inonde » les ondes. Son secret se résume en un parfait brassage de liberté linguistique, d’humour et d’intelligence. Il est la poule aux œufs d’or, l’icône des pubs qui fait exploser les ventes. A son actif, il compte des classiques.
Mais pas que ça ces temps-ci. Sa dernière pub pour le rhum Bakara l’expose à la foudre de certaines critiques.
On digère mal le label « rhum culturel » accolé à Bakara, la banalisation de la préséance à des boissons étrangères et le dialogue d’un adepte vaudou avec un houngan qui descend en flamme « Pa ban m kou » (Barbancourt), la plus ancienne entreprise haïtienne avec plus de 150 ans au compteur.
 « Cette publicité est avilissante pour le culte vaudou et pour Barbancourt, un produit national », s’indigne Max Beauvoir, ati national. « Le vaudou a été traité de manière triviale. On ne le ferait pas à une autre religion », soutient le chef suprême du culte vaudou en Haïti. « Il faut cesser aussi tôt que possible la diffusion de cette publicité », recommande Max Beauvoir.
 « C’est une honte que l’on ait associé des pratiques culturelles à un produit de consommation », selon l’écrivain Lyonel Trouillot. Dans ce cas-ci, avance Trouillot, « la publicité a dépassé ses droits ». « Rhum culturel ? ». « C’est de la bêtise. Je ne commente pas ça », tance Lyonel Trouillot.
 « Bicha a du talent. C’est dommage qu’il l’ait mis au service d’une telle grossièreté », indique Lyonel Trouillot. Pour l’agronome Joël Ducasse, l’appellation Bakara « rhum culturel » dans « cette publicité abjecte » est une « mystification qu’il faut interdire ».
« C’est un rhum importé de la Républiquedominicaine. Il est fait spécialement pour Haïti », explique Joël Ducasse, outré par ce qu’il appelle le « projet de pauvreté mis en place par des éléments de l’élite économique au détriment des masses rurales».
« Bakara fait de la compétition au clairin et participe à appauvrir tout le bas Plateau central, St-Michel de l’Attalaye et Léogâne », tempête Ducasse, ajoutant que le marché du clairin a représenté il n'y a pas longtemps un peu plus de 30 millions de dollars américains par an.
 « Je trouve sa publicité très malsaine de nos jours », pense Jean Maxime Léonard, déplorant l’absence de la « fibre citoyenne et patriotique » chez beaucoup de gens dans le pays.
 « Comment un artiste peut-il participer à déconstruire un produit national aussi prestigieux que le rhum Barbancourt qui a fait notre fierté de peuple au cours des ans au profit d'un produit étranger?, se demande Jean Maxime Leonard, détenteur d'un diplôme en sociologie.
« Je doute fort (dans ma grande tolérance naïve) que le concepteur de cette publicité soit Haïtien ! Sinon, comment expliquer qu’à un moment où la République dominicaine prend une décision raciste contre notre peuple, un publicitaire du terroir, pour faire de l’esprit, - un produit national au profit d’un autre de bas carat provenant de chez le voisin? », s’interroge Myria Charles ou Sister M*.
« C’est tout simplement honteux et navrant », croit l’animatrice de la très prisée chronique De vous à moi dans Ticket Magazine et à Magik 9. Rhum culturel ? « Je trouve tout simplement très osé – frisant même le ridicule – de citer dans une publicité une culture théologique nationale (déjà assez décriée malheureusement) pour rabaisser un produit local, un symbole de fierté pour les Haïtiens », souligne Myria avant d’ajouter que Barbancourt, crée des milliers d’emplois directs et indirects à travers Haïti.
 «C’est choquant. Je regrette que mon ami Bicha ait prêté sa voix et son talent à cette provocation », confie Edner Jean de Communication plus. Avec cette publicité qui est « une attaque frontale, dénigrante contre un compétiteur, une frontière a été franchie ».
Dans aucun pays au monde on n'aurait accepté qu’un « produit étranger » puisse attaquer un produit comme Barbancourt qui fait la fierté du terroir, explique l’ex-journaliste et publicitaire, outré par l’usage fait du culte vaudou dans la publicité du rhum Bakara. « On peut séduire mais pas mentir.
Les publicitaires ont intérêt à respecter la dimension éthique de la publicité », confie le professeur de sociologue à l’UEH, Hérold Toussaint. « Il ne faut pas prendre les récepteurs pour des cons », indique-t-il.
Les tentatives pour obtenir un commentaire de Tonton Bicha se sont révélées infructueuses. Joint au téléphone, Jacky Baboun l’un des responsables de rhum Bakara, rejette les critiques. « Dans huit mois, Bakara sera produit nationalement.
L’usine en construction à Croix-des-Bouquets est à un stade avancé, explique Jacky Baboun. Nous savons que rhum Bakara va se faire en Haïti, c’est pour cela que nous avons accepté que Bicha utilise le concept rhum culturel », poursuit-il, ajoutant avoir créé du travail dans le pays entre-temps. « Nous sommes en contact avec les producteurs d’alcool à travers le pays afin d’acheter à la longue la matière première indispensable à notre production », explique Baboun.
 Rhum Bakara fera beaucoup d’efforts et concentrera des investissements afin d’avoir ses propres plantations de canne à sucre, confie-t-il, sans faire fi des difficultés liées à la production en Haïti. Du bouchon à la bouteille, on est obligé d’importer. C’est aussi le cas de 90 % des fabriquants locaux, selon l'homme d'affaires.
Jacky Baboun, d’un autre côté, souligne que le nom de son compétiteur n’a jamais été cité dans la publicité de Tonton Bicha. « Nous ne citons pas le nom d’autres rhums », insiste Baboun. « Nous sommes tranquille, nous travaillons », explique-t-il, ajoutant que rhum Bakara est très impliqué dans la promotion de la culture haïtienne.


LA REGENERATION DES SOLS ERODES D'HAITI EST POSSIBLE

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DE VRAIS SIGNES D'ESPOIR!
Une des plus belles de mes découvertes de ces derniers temps: l'érosion des terres d’Haïti peut être réversible.
Oui. Je viens de l'apprendre!
Et cela m'a en quelque sorte revigoré. Ce n'est pas une découverte, me direz-vous. Je viens juste de combler une énorme lacune.
Cependant je ferai appel à votre condescendance pour me permettre encore de célébrer cette information.
L'érosion, la désertification sont des mots qui dans le cas d'Haïti, ont l'habitude de résonner dans ma tête comme une sentence, une condamnation, une malédiction, un mauvais sort.
Mes sensations se confortaient sur la base des conséquences désastreuses du déboisement sur l'environnement alors que la société haïtienne a toujours refusé et refuse encore aujourd'hui de prendre conscience de l'ampleur de la situation et de rentrer dans une logique de propositions concertées, de propositions visant à arrêter ce processus néfaste.
Aujourd'hui, constater que la désertification peut être réversible reste une étonnante bonne nouvelle. Qui mieux est, le processus est en cours en Haïti. J'aurais dû commencer par vous décrire les circonstances de ce constat.
Samedi dernier, 8 novembre 2013, nous avions été invités, par notre ami Michel Berthelot de l'association Colibris83, pour participer à une activité dans le cadre de la septième édition du film ALIMENTERRE, proposée par le CFSI en préparation à la semaine de la Solidarité Internationale.
Plusieurs partenaires se sont concertés pour la projection de films mettant en scène des problématiques faisant intervenir l'alimentation, la terre et le mouvement écologique...
Pour cette édition, plusieurs films-documentaires sont proposés et sont diffusés constituant l’essentiel de la filmographie prévue pour l’évènement :
- Le pain des tropiques
- Les déportés dû libre-échange,
- LoveMEATender,
- Cultures en transition,
- Taste the waste,
Par miles films disponibles traitant des sujets en accord avec ces problématiques, se trouve un documentaire filmé et réalisé en Haïti. Le titre " Le pain des tropiques" se réfère à la Cassave, cette galette cuite à partir de la farine de manioc.
La fabrication de la Cassave est mise en évidence au centre d'une réflexion concrète sur l'agriculture écologique qui dans certaines régions d'Haïti a rendu possible de vrais miracles.
Le film a bien entendu dépeint un pan de la réalité du pays avec cette paysannerie abandonnée, négligée et ignorée.
Un intervenant au eu le courage de dire que la nation haïtienne a été construite contre la paysannerie.
Les paysans haïtiens laissés pour contre à travers l’histoire sont devenus ce groupe qui pour survivre, s'est acharné, malgré lui, contre la terre comme un serpent qui mord et ronge sa propre queue.
Tandis que l'aide internationale, est montrée avec l'ampleur de son côté néfaste en se positionnant carrément contre la production nationale. Comme un exemple palpable, des sacs de riz estampillés USA apparaissent en nombre important sur les étalages des commerces et des marchés.
Pendant ce temps, les paysans observent et se comportent eux aussi comme agents nocifs, de la dégradation continue de l'environnement.
Il a fallu l'arrivée de ces groupements de réflexions, conscients de l'état déplorable et incompatible à la vie de l'environnement paysan, pour que se produisît ce mouvement qui semble fort heureusement embraser l'arrière pays.
Le film soulève beaucoup d'autres questions.
Mais ce que l'on devra retenir c'est qu'avec la philosophie et la démarche de l'agriculture écologique aujourd'hui il s'est poussé une conscience collective basée sur l'harmonie indispensable qui doit exister entre le paysan et la terre qui est une entité qui mérite des soins et une attention équivalente à celle prodiguée aux humains.
Ainsi, au fil des années, des terres complètement érodées finissent par reverdir et se réhabiliter pour nourrir les paysans et leur permettre de subvenir à leurs besoins.
Le mariage de raison entre l'homme et la terre est vu et vécu comme une réalité palpable et salutaire.
Cette entente idyllique est porteuse d'espoir pour les pays ou l'érosion constitue une vraie cause de misère et de pauvreté.
Les terres les plus fatiguées peuvent avoir une seconde vie, si on en prend conscience dans toutes les strates de la société.
Il y a là un vrai travail à faire et surtout à encourager et à poursuivre.
Le film montre aussi des images du charbon de bois.
Quelqu'un après la projection m'a demandé si le commerce du charbon de bois rentrait dans une gestion réfléchie de cette ressource.
Bien entendu j'ai répondu par la négative car même aujourd’hui aucun politicien haïtien n'ose dire aux gens d'arrêter de couper les arbres.
Dans plusieurs régions du pays, dans les endroits les plus oubliés, la coupe des arbres pour la fabrication du charbon de bois est le seul moyen de lutter contre la faim. Pour certains il établit la différence entre la vie et la faim. Pourtant il faudra encore plusieurs dizaines d'années de politique de reboisement
bien menée pour arriver à une reconstitution telle de la couverture végétale qui puisse autoriser coupe d'arbres dans une gestion réfléchie et rationnelle. Aujourd'hui pour tout haïtien, voir un sac de charbon circuler d'un point à l'autre devrait provoquer une réaction de rejet. On ne bouffe pas le fruit de ses entrailles quand la faim nous tenaille les tripes!
Je sais que c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Mais le message doit être fort et consistant. A la hauteur du danger qui pend sur Haïti et sa survie. D'autres éléments du film seront analysés ultérieurement
Dans cette remise, il fallait noter cette lueur de vrai espoir devenue clarté salutaire pour ce pays moribond devant son état de délabrement environnemental. Un spécialiste aurait expliqué très clairement la procédure et les méthodes mises en œuvre pour la régénération des sols.
Le peu que j'ai pu en retenir c'est l'importance de planter "quelque chose". Certaines espèces végétales sont moins exigeantes en terre fertiles et en apport d'eau. Le bambou est beaucoup mentionné.
Il est évident que dans une démarche visant à régénérer les sols moyennant le reboisement, une interdiction formelle de couper les arbres est tacitement inculquée dans la réflexion, élaboration et exécution du projet.
Pendant la projection du film, m'est revenue à la mémoire, une conversation que j'ai eue avec ma mère à propos d'une parcelle de terre que son père, mon grand père, lui avait léguée.
On était dans un camion du transport public pour aller dans le patelin de sa mère dans l'arrière pays de Léogane. A l'époque la route de l'amitié franco haïtienne, unissant Port-au-Prince à Jacmel n’existait pas.
Donc, pour aller chez ma grand mère, il fallait se rendre en voiture jusqu'à Carrefour Dufort, et à partir de là, continuer la route à pied pendant plus de quatre heures, « traverser 101 passes d’eau ».
A un moment du voyage, elle me montra une parcelle de terre qui avait des allures de lit de rivières desséchées depuis des siècles. Une localité appelée "Ka Dini". Je lui ai dit maman cette propriété ne peut se prêter qu'a la construction d'un cimetière.
Pour moi déjà, un environnement dans un état aussi délabré ne pouvait plus être source de vie.
Après avoir vu ce film, je crois que je vais me renseigner pour promouvoir la régénération des sols. Et qui sait, au lieu de cimetière, je pourrais y faire pousser des arbres fruitiers.
Et, tout compte fait, mieux que les propagandes incompréhensibles avec des résultats non visibles, la diffusion à l'échelle nationale du film documentaire "LE PAIN DES TROPIQUES" devrait servir de support pour lancer une campagne nationale de sensibilisation à la régénération des sols à partir de cette vision de l'agriculture écologique.

HOMMAGE AUX HEROS DE VERTIERES

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Mon Haïti et moi
Si tu veux m’appeler
Appelle-moi juste Haïti
Si tu veux redire mon nom
Juste prononce Haïti

Si tu veux m’intéresser
Parle-moi d’Haïti
Si tu veux m’écouter
Prête l’oreille quand je crie Haïti

Si tu veux me montrer
Au-delà du septième ciel
Et l’extase et les délices
Du sexe parfaitement exécuté
Sexe-moi à l’haïtienne
Sur une natte tendue
Entre deux bananiers et trois palmiers
Intègre dans ton menu
Tiboeuf, pointes et gouillades créoles
Des gémissements obscènes,
Peu importe
Mais surtout vernaculaires
Entrecoupés de vrais Alcius créoles

Si tu veux comprendre la fierté écarlate
Qui comme l’éclair zèbre mes moues
Et comme des gouttes de braises
Perle mon front altier
Comme de Jean Baptiste
La sainte auréole
Qui épie mes  faits et gestes
Relis ces écrits non inscrits
Dans les pages des grands classiques
Relis Haïti

Si tu veux m’enivrer
Pour tirer le meilleur de moi
Jusqu’à l’abus plus ou moins consenti
Sers-moi  du tafia et du quatre campés
Saoule moi avec du seller-brider
Du Barbancourt plein d’étoiles et de glaçons

Haïti ma guerre
Haïti mon étendard
Haïti ma bannière

Si tu veux me régaler
Aujourd’hui, demain et toujours
Si de mon palais les papilles
Tu rêves l’ébullition et le délire
Prépare-moi du maïs moulu
Du kalalou à l’afliba braisé
Du riz au djondjon
Accompagné de griot ou de tassot
Bananes pesées, AK100 au sirop
Et des doumbweys…
Haïti ma guerre
Haïti mon étendard
Haïti ma bannière
Si tu veux me parlez d’homme
Mentionne-moi Toussaint Louverture
Jean-Jacques Dessalines
Capois La mort
Joseph Anthénor Firmin
Jean Price Mars et Fraketienne
Chante-moi Haiti
Haïti ma guerre
Haïti mon étendard
Haïti ma bannière
Comme elle, appelle-moi chéri
Haïti-maculée, Haïti-charge
Haïti souillée, Haïti-Fardeau
Haïti épuisée, Haïti défalquée

Haïti devoir, Haïti essence
Haïti sève, Haïti rempart
Haïti désabusée

Mais Haïti mon être
Haïti mon sang
Haïti entre hier et demain
Haïti entre aurore et aube

Haïti fière et altière
Haïti aux commandes
Haïti aux  atouts reluisants
Haïti ma guerre
Haïti mon étendard
Haïti ma bannière


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